C'est l'une des leçons tirées des attentats du 13 novembre à Paris : la nécessité de mieux informer la population en cas de crise. Pour répondre à ce besoin, les autorités lancent mercredi 8 juin - soit deux jours avant l'Euro, comme le souhaitaient le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur - une application pour être alerté sur son smartphone en cas d'attentat. Baptisée, SAIP pour "Système d'alerte des d'information des populations", l'application est disponible, gratuitement, sur iOS et Android.
Géolocalisation ou alertes personnalisées. En cas de crise majeure, notamment en cas d'attentat, l'application, gratuite, permet d'alerter directement tous ceux qui l'ont téléchargée. Deux solutions sont proposées : soit l'utilisateur accepte d'être géolocalisé et reçoit automatiquement l'alerte s'il se passe quelque chose près de là où il se trouve, soit il enregistre plusieurs villes et reçoit une alerte uniquement si un événement survient dans l’un de ces endroits.
Le système a été développé par la société Deveryware, spécialisée dans la géolocalisation. Elle garantit que la géolocalisation des utilisateurs de l’appli ne sera stockée et accessible nulle part. C’est le smartphone qui recevra l’alerte s’il se trouve dans une zone concernée. Ni les noms ni les numéros ni les localisations des utilisateurs ne seront connus de la société ou des autorités, assure Deveryware, qui précise avoir déposé un brevet pour cette innovation technologique.
Pas de son ou de vibration. C’est le Préfet de la zone concernée par la crise qui choisira de déclencher l’alerte et définira aussi son périmètre (une ville, un département, une région). En cas d’alerte pour un attentat, l’application n’émettra aucun son ou vibration (pour ne pas mettre en danger d’éventuels otages qui recevraient l’alerte). Les utilisateurs recevront donc une alerte silencieuse (mais bien visuelle). En cas d’un événement d’une autre nature – attaque chimique, nucléaire, menace sur un barrage hydraulique – le Préfet pourra assortir l’alerte d’un signal sonore (sirène ou bips).
Des conseils en cas de crise. Par exemple, en cas d'attentat à Lyon, le Préfet déclenche l'alerte et celle-ci s'affiche automatiquement sur les smartphones des Lyonnais qui ont l'application.Un écran rouge et le message "alerte attentat" apparaissent et aussitôt des informations et des consignes comme "abritez-vous", ou encore "n'encombrez pas les réseaux téléphoniques" s'affichent. Pour augmenter la vitesse de transmission de l'information, l'application permet également à l'utilisateur de partager l'alerte sur les réseaux sociaux.
Au ministère de l’Intérieur, on précise que l’objectif de cette application est de diffuser "un message authentifié, assorti de consignes". Lorsque l’alerte est levée, un message de fin d’alerte est diffusé.
Pour l'instant, l'application est surtout prévue pour alerter d'un attentat ou d'une attaque chimique, mais dès l'automne prochain, une mise à jour est prévue pour alerter en cas d'inondation ou d'avalanche.