La victime et le suspect ne sont pas connus des services de police. 1:26
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avec AFP , modifié à
Un adolescent de 16 ans a reçu un coup de couteau en pleine poitrine, lundi soir aux Lilas, en Seine-Saint-Denis. Un jeune de 17 ans, suspecté d'être l'auteur du coup mortel, a été interpellé et placé en garde à vue. Ni lui ni la victime ne sont connus des services de police. 

Un adolescent de 16 ans a été tué d'un coup de couteau à la poitrine lundi soir aux Lilas en Seine-Saint-Denis, a-t-on appris mardi auprès du parquet et de source policière. Il est décédé vers 20 heures après avoir reçu un coup de couteau en pleine poitrine, a indiqué le parquet de Bobigny. Un adolescent de 17 ans, suspecté d'être l'auteur du coup mortel, a été interpellé alors qu'il se trouvait sur un Vélib, peu de temps après les faits, et placé en garde à vue.

Les faits ont eu lieu dans un quartier pavillonnaire de la ville, en présence de quelques jeunes, selon une source policière, qui exclut pour l'heure un homicide lié aux phénomènes de bande. La victime, originaire de Bagnolet, et le suspect, qui réside aux Lilas, ne sont pas connus des services de police. L'enquête a été confiée à la police judiciaire du département.

Plusieurs morts d'adolescents en Ile-de-France ces derniers mois

Le suspect était scolarisé au lycée Paul-Robert, en Seine-Saint-Denis. "C'est la troisième fois qu'on a des élèves impliqués dans des homicides", souligne au micro d'Europe 1 Gabriel Lattanzio, un professeur de l'établissement. "C'est arrivé en 2018, avec la mort d'un jeune, en 2019, avec une autre mort." L'enseignant avait pourtant donné l'alerte avec ses collèges. "On l'avait fait, fortement, très fortement, sur les dangers de la violence adolescente et la forme que ça prenait sur notre territoire, dans un contexte de rivalités. Des jeunes se racontent des histoires sur la fierté qu'ils ont d'être des Lilas, de Bagnolet, de Romainville, du Pré-Saint-Gervais. On a le sentiment que notre alerte n'a pas été entendue."

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale, avait pourtant pris la parole à ce sujet. "Il avait répondu que c'était une affaire de l'Intérieur. Mais c'était aussi, et nous le pensons toujours, l'affaire du ministère de la Jeunesse", souffle Gabriel Lattanzio. "Plutôt que simplement la répression a posteriori, on pose la question de l'encadrement et du service proposé à notre jeunesse pour qu'on n'en arrive pas à de telles extrémités."

Plusieurs adolescents ont été tués récemment en Ile-de-France dans des affaires en lien avec les phénomènes de harcèlement en ligne ou d'affrontement entre bandes de jeunes rivales. En mai, en l'espace d'une semaine, deux adolescents du Val-de-Marne, âgés de 17 ans avaient été poignardés, à la suite de différends. Alysha, collégienne de 14 ans victime de harcèlement, avait elle été retrouvée noyée dans le Val-d'Oise en mars.

Plus récemment, un jeune homme de 19 ans est mort en juillet quelques jours après avoir été violemment frappé dans un contexte de rivalités entre bandes originaires de deux villes voisines de l'Essonne.