La préfecture de police de Paris accélère son offensive envers UberPop. Dans un communiqué publié samedi, elle annonce que deux chauffeurs, qui utilisaient l'application UberPop, ont été interpellés vendredi dans les 10e et 8e arrondissement de la capitale et placés en garde à vue. Pas moins de 200 policiers vont en outre venir en renfort afin de faire appliquer la réglementation des taxis dans la capitale. Jeudi, près de 3.000 chauffeurs de taxis en grève ont exprimé leur colère contre l'application UberPop ainsi que contre les VTC, qu'ils accusent de concurrence déloyale.
Téléphones portables saisis. Le premier conducteur s'est vu saisir son véhicule de transport ainsi que son téléphone portable. Le deuxième a aussi eu son portable saisi mais sa voiture lui a été restituée.
La préfecture rappelle dans son communiqué qu'il s'agit de la deuxième saisie de véhicule dans le cadre de la répression des chauffeurs UberPop, qui utilisent une application illégale pour trouver des clients à transporter. Depuis le 1er janvier, "près de 400 procédures judiciaires" ont été lancées à l'encontre de ces particuliers qui s'improvisent chauffeurs de taxis, précise le communiqué.
De 80 policiers à 280 policiers. La préfecture a de plus décidé de muscler ses effectifs. Le service des "BOERS", qui a pour mission de faire respecter la réglementation des taxis et qui compte 80 policiers, va recevoir le renfort de 200 agents, issus de la Direction de l'ordre public et de circulation (DOPC). Mais les autres services policiers peuvent aussi effectuer des contrôles liés aux transports. C'est d'ailleurs la BAC qui a interpellé les deux chauffeurs UberPop gardés à vue.
UberPop, une application illégale ? L'application UberPop, proposée en France depuis février 2014 par le service de VTC américain Uber, permet à des particuliers de s'improviser chauffeurs en les faisant entrer en relation avec des clients. L'Etat a publié, le 1er janvier dernier, un arrêté déclarant l'application illégale. Présentée d'abord comme du covoiturage, la justice française lui a, de son côté, dénié cette caractéristique en octobre 2014 mais Uber a fait appel, rendant suspensif la condamnation. La balle est désormais dans le camp des tribunaux qui, seuls, pourraient faire interdire UberPop.