Mais qui en veut aux chats noirs des "Allées des Pins" à Marseille ? Une mystérieuse hécatombe bouscule la tranquillité de cette paisible résidence du 9e arrondissement de Marseille, rapporte La Provence. Depuis trois mois, cinq chats y ont connu une atroce destinée. L'un d'eux a été coupé en deux, le second a été écrasé, un troisième torturé et deux autres ont disparu depuis plusieurs semaines. Point commun de tous ces félins : leur pelage de couleur noir. Pour les quelques amies des bêtes de la résidence, qui nourrissent une vingtaine de chats, cela ne fait aucun doute : leurs protégés sont la cible d'un dangereux individu.
Deux morts de chats noirs, une disparition. Tout commence il y a quatre mois, quand un premier chat noir disparaît sans alarmer ses bienfaitrices. Un second est quant à lui retrouvé écrasé. Rien de très anormal jusqu'ici. Mais, un mois plus tard, un autre matou est retrouvé étalé au sol, mort sans blessures apparentes. Quelques semaines se passent jusqu'à la découverte du corps sans vie d'un quatrième chat noir, l'œil arraché et des plombs de carabine à proximité. Une mort violente qui interpelle alors les résidentes des "Allées des Pins".
Un chat mutilé et une queue découpée. Un crime plus atroce encore survient lundi dernier, comme le confie Marie-José, l'une des habitantes qui prend soin des chats quotidiennement, dans les colonnes du journal régional. "Devant l'immeuble de la Tartane, une voisine a d'abord cru que ce chat faisait la sieste. Mais rapidement, on a constaté que ça n'était qu'un morceau de chat. L'autre moitié, dieu seul sait où elle est...", raconte-t-elle.
Enfin, vendredi dernier, un ultime épisode vient compléter cette "série noire", comme un coup de grâce. "J'ai posé des bols d'eau vers 9 h du matin et à 9 h 30, quand une amie a voulu les récupérer, elle a trouvé une queue de chat noir plongée dans l'eau", poursuit Marie-José. Une découverte d'autant plus surprenante que ce lieu est particulièrement en retrait, presque connu des seuls amis des bêtes.
Superstition ou règlement de comptes ? Dès lors, deux mobiles à cette série de sévices émergent. Serait-ce une chasse aux chats noirs en raison des vieilles superstitions à leur égard ? Ou bien cherche-t-on tout simplement à nuire aux amies des chats de la résidence ? "Martyriser ainsi des animaux n'est pas anodin d'un point de vue psychologique. La plupart des serials killers ont commencé par tuer des chats", alerte toujours dans La Provence la présidente de la SPA de Marseille, Hélène Brun-Frandji.
"Pour beaucoup de gens, encore aujourd'hui, le chat noir porte malheur, c'est le suppôt du diable, on l'associe aux sorcières. Les chatons noirs sont souvent délaissés", note-t-elle. Quant à la piste d'un règlement de comptes visant les dames aux chats : "la SPA reçoit régulièrement des plaintes (au sujet des pratiques des dames nourricières, Ndlr). Pourtant, le code rural les tolère". L'association doit se joindre au syndic de la résidence dans une plainte qui sera déposée prochainement au commissariat.