Il laissait à des condamnés sous bracelet électronique un périmètre de sécurité beaucoup plus large en échange d'argent. Un surveillant pénitentiaire du Val-de-Marne a été mis en examen pour "corruption passive" et "connivence à évasion", a-t-on appris lundi.
Plusieurs milliers d'euros. En échange de plusieurs milliers d'euros, le surveillant aurait permis à des personnes condamnées de bénéficier d'un périmètre de liberté beaucoup plus large que celui décidé par la justice. Il n'aurait aussi pas disposé conformément les alarmes de certains bracelets, qui se déclenchent quand un détenu franchit le périmètre imparti. Un condamné, qui avait réussi à ôter son bracelet, n'a ainsi jamais été inquiété pendant trois mois.
De nombreux dysfonctionnements dans le service. L'enquête a aussi fait apparaître "de nombreux dysfonctionnements" au sein du pôle PSE (placement sous surveillance électronique), chargé de la pose et du suivi des bracelets. "Une grande majorité" de ses sept agents ont été placés en garde à vue. Seul ce surveillant a été mis en examen. "On fait difficilement la différence entre les maladresses individuelles et les véritables malhonnêtetés", explique la source proche du dossier. "C'était si mal organisé qu'on est dans l'incapacité de détecter qui a vraiment géré chaque alarme. Ils ne rendaient pas compte de ce qu'ils avaient fait ou non." Une enquête de l'administration pénitentiaire a été diligentée.
Sous contrôle judiciaire. Mis en examen en janvier, puis placé sous contrôle judiciaire, le surveillant pénitentiaire "a démissionné dans la foulée" de son service, le pôle PSE du Service pénitentiaire d'insertion et de probation (Spip) du Val-de-Marne, selon une source proche du dossier.