Elle est soupçonnée de violences physiques et psychologiques contre une vingtaine d'enfants. La directrice d'une école maternelle de Feytiat, dans la banlieue de Limoges, en Haute-Vienne, avait été placée en garde à vue mercredi, après cinq mois d'enquête de la brigade des mineurs. A l'issue de cette garde à vue, le parquet a retenu contre l'institutrice des infractions concernant "21 enfants" ayant fréquenté sa classe au cours des quatre dernières années scolaires.
Les enfants rapportent des brimades et des humiliations. Pour l'instant, douze plaintes ont été déposées par les parents d'élèves, organisés en collectif, contre la directrice de 48 ans, également enseignante en petite section. Tout a commencé par l'inquiétude d'une mère de famille, qui trouvait que son enfant parlait très étrangement de sa maîtresse d'école maternelle. Rapidement, en discutant entre eux, d'autres parents ont eu les mêmes soupçons. Avec leurs mots, les jeunes enfants décrivaient le comportement de la directrice, fait de brimades et d'humiliations. Une attitude qui a duré pendant plus de six mois.
"Giflés à être balancés dans les tables et les chaises". "C'était être enfermé dans un placard, dans le noir, être attaché…", raconte au micro d'Europe 1 Bruno, père d'une petite fille scolarisée dans cette classe. "Il y a des enfants qui ont été giflés, mais giflés à en tomber par terre, à être balancés dans les tables et les chaises de la classe", poursuit-il. "On parle d'enfants âgés d'entre trois et quatre ans. J'étais très dubitatif au début, les gamins peuvent peut-être raconter n'importe quoi. Mais ils rapportaient tous la même chose. Les psychologues rencontrés ont tout de même conseillé aux parents de ne plus mettre leurs enfants à l'école. Certains enfants sont toujours suivis", explique le père de famille.
Elle n'est plus en fonction. La directrice n'exerce plus dans cet établissement depuis le mois de février, écartée par mesures de précaution par l'inspecteur d'académie de Limoges qui, de son côté, préfère évoquer des gestes et des paroles inappropriés, en refusant d'apporter plus de précisions. Ce dernier confirme cependant que ce sont bien les courriers des parents d'élèves qui l'ont alertés. Ces lettres sont aujourd'hui à la disposition des enquêteurs.
Jeudi, le procureur de la République de Limoges, Michel Garrandaux, a précisé avoir demandé le placement de cette institutrice sous contrôle judiciaire. Elle sera jugée prochainement par un tribunal correctionnel, devant lequel elle devra répondre de "violences sur mineurs de moins de 15 ans commises par une personne ayant autorité sur les victimes."