L’info. Trois passagers de la voiture qui a renversé une policière, dans la nuit de mercredi à jeudi, à quelques mètres de l’Elysée, se sont présentés d’eux-mêmes à la police et ont été placés en garde à vue, selon des informations recueillies par Europe 1. Deux autres individus, interpellés juste après les faits, sont eux aussi en garde à vue. Aucun lien n'est établi avec les attentats que Paris a connu la semaine dernière.
La scène. La policière de la Compagnie de garde de l'Elysée, en faction devant le palais présidentiel, a été renversée par un véhicule, mercredi soir, et légèrement blessée. L’incident a eu lieu vers 23h45, à l'angle de la rue Duras et du Faubourg Saint-Honoré. La fonctionnaire de police montait la garde en uniforme lorsqu'une voiture a surgi en remontant la rue de l'Elysée, qui longe l'une des ailes du palais présidentiel... à contre-sens. A bord de celle-ci, deux jeunes. Visiblement, ils n'ont pas vu le panneau sens interdit que l'on ne peut pourtant pas rater si l'on conduit attentivement. Au bout de la rue, ils prennent de nouveau à contresens, en direction de l'entrée principale l'Elysée. Mais cette fois-ci, pas de panneau puisqu'ils ne sont pas sensés se trouver là...La policière leur fait alors signe de s'arrêter.
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La voiture s'arrête, puis redémarre et renverse cette policière, âgée de 37 ans : "Ma collègue [...] s’est approchée. [...] Elle est tombée sur le capot du véhicule devant le conducteur et son passager. Elle a ensuite chuté au sol", raconte la déléguée syndicale d’Alliance, Stéphanie Weber-Boyer. Dans sa chute, la femme a été légèrement blessée à la jambe, à l'omoplate et à la main. Le président de la République, François Hollande, est très vite venu prendre de ses nouvelles sur les lieux de l'accident, où elle recevait les premiers soins.
Plusieurs gardes à vue. Alors que le conducteur et un passager, tous deux âgés de 19 ans, avaient été interpellés dans la foulée après avoir abandonné leur citadine noire et pris la fuite, trois autres jeunes hommes se sont présentés spontanément au commissariat du 7e arrondissement de la capitale, dans la matinée de jeudi. Le chauffeur avait son permis depuis peu. Lui et le passager sont tous deux originaires de Juvisy-sur-Orge, dans l'Essonne.
La piste terroriste semble écartée. "Les faits sont distincts des attaques de la semaine dernière et aucun lien n'est établi" avec les attentats perpétrés par les frères Kouachi et Amedy Coulibaly, et où trois policiers ont été tués, a indiqué le parquet. En garde à vue, l'un d'eux a expliqué pourquoi il n'a pas freiné : "J'ai eu peur, j'ai perdu mes moyens. Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça.". Selon des sources policières, leurs profils n'ont rien de ceux de jeunes djihadistes. L'un d'eux a eu affaire à la police, une fois, dans une histoire de dégradations de biens, mais n'a jamais été condamné. L'autre est inconnu des services. Et selon nos informations, les services spécialisés de renseignement ne les connaissent pas non plus.
La question qui se pose maintenant, alors que la France est en plan Vigipirate au niveau "alerte attentat", c'est comment ces jeunes ont-ils pu s'approcher à ce point du palais présidentiel ?