Arrivée aux urgences avec des douleurs abdominales, une sexagénaire est morte une heure après alors qu'elle attendait sur un brancard. Lundi, aux urgences surchargées du CHU de Pontchaillou de Rennes, ce drame est survenu alors que le service était particulièrement surchargé, a rapporté Ouest-France.
"La dame ne respirait plus". Parmi les nombreux patients reçus lundi par les urgences de Pontchaillou, une femme de 60 ans est admise pour des douleurs au ventre. Avant d'être auscultée par un médecin, on la fait attendre sur un brancard dans un sas d'attente. Mais "des pompiers, qui étaient là, près du guichet, se sont inquiétés. Ils venaient de s'apercevoir que la dame ne respirait plus", a rapporté un témoin, ajoutant que "tout s'est passé très vite ensuite". Transportée dans une autre salle, la femme a été prise en charge... mais trop tard. Le personnel a échoué à la réanimer.
"Près de 100 patients" reçus lundi. Cette mort a bien sûr interpellé au sein du service. Alors que la famille de la défunte a été reçue par les responsables mardi, le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) va se réunir mercredi. Dès lundi cependant, l'hôpital a communiqué, informant que ce jour-là, le personnel était au complet. Le travail, lui, ne manquait pas : "près de 100 patients présents dans le service dont 70 admis les cinq heures précédentes", a précisé la direction du CHU. Le personnel devait aussi prendre en charge de manière simultanée des "urgences avec mise en jeu du pronostic vital, nécessitant une prise en charge immédiate".
"Manque de moyens", dénonce FO. Le syndicat FO de son côté a rappelé avoir déjà dénoncé "depuis longtemps le manque de moyens pour une bonne prise en charge des patients". "Le personnel est souvent dans une impasse et doit pallier le plus urgent", a ainsi indiqué Fabrice Lerestif, un de ses membres. Même son de cloche chez un responsable FO de l'hôpital : "on est très souvent sur le fil. Ces problèmes, on les connaît depuis longtemps". Pour en savoir plus sur les causes de cette mort, une autopsie va désormais être pratiquée, comme le permet le Code de santé publique.