La Corée du Nord, coupable idéal ? C'est ce qu'affirment les États-Unis depuis le départ, dans l'affaire du piratage d'envergure subi fin novembre par Sony Pictures. Des hackers avaient menacé Sony de représailles si le film The Interview, qui mettait en scène l'assassinat du leader nord-coréen Kim Jong-Un, sortait en salles. Mais un rapport rédigé par une société de sécurité réfute les accusations du FBI et pointe du doigt un ancien employé du studio hollywoodien. Plusieurs groupes de hackers de différentes nationalités seraient ainsi impliqués.
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Un ex-employé affecté par son licenciement. À en croire le site américain Security Ledger, la société spécialisée dans la sécurité en ligne Norse serait en possession de preuves incriminant six individus. Deux d'entre eux seraient installés aux États-Unis, un au Canada et "au moins l'un d'eux était un ancien employé de Sony Pictures Entertainment qui y travaillait à un poste technique", affirme Kurt Stammberger, vice-président de Norse.
Cet ancien cadre du studio "possédait des connaissances très pointues du réseau et des opérations de la firme", assure le portail. Après dix ans au sein de Sony Pictures, il aurait été très affecté par son éviction en mai dernier, ce qui l'aurait poussé à se venger de son ex-firme en participant au piratage. En retraçant l'activité en ligne de l'ancien employé, Norse évoque également des "messages véhéments" postés par celui-ci sur les réseaux sociaux, à propos des nombreux renvois consécutifs à la restructuration de Sony, au printemps dernier. L'individu en question conversait également avec des internautes liés à des groupes de pirates habitant en Europe et en Asie, affirme l'entreprise de sécurité.
Le russe plutôt que le coréen pour les pirates ? La firme Taia Global, basée en Israël, est elle arrivée à la conclusion que la langue maternelle des pirates était le russe plutôt que le coréen, grâce à l'analyse du logiciel utilisé et des fautes de syntaxe et de grammaire.
Le FBI a dégainé un coupable trop vite... C'est la rapidité du FBI à pointer du doigt la Corée du Nord, un coupable idéal, qui a alerté Norse. "Lorsque le FBI a annoncé rapidement après le début du piratage que la Corée du Nord était responsable, la communauté de la surveillance cybernétique était sceptique, parce que c'est très difficile d'accuser qui que ce soit quelques jours seulement après les attaques", a expliqué à Politico le vice-président de Norse.
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...mais se montre "reconnaissant" de l'aide apportée. Les recherches de l'entreprise de sécurité ont été communiquées au FBI mais Kurt Stammberger prévient qu'il est encore trop tôt pour parler de résultats concluants. Les autorités américaines, tout en restant convaincues de la culpabilité de la Corée du Nord, affirment rester "ouvert et reconnaissant de ces données et de l'aide" fournie par Norse.