Un geste "intolérable". La présidente chilienne Michelle Bachelet ne décolère pas. En offrant une poupée gonflable comme cadeau de Noël au ministre chilien de l'Économie, une association de chefs d'entreprises a déclenché mercredi une vive polémique dans le pays sud-américain. Elle était accompagnée du message, glissé dans sa bouche : "Pour stimuler l'économie".
Une offrande "intolérable". La chef de l'État socialiste, ex-présidente d'ONU Femmes, a immédiatement dénoncé sur Twitter une offrande "intolérable", rappelant: "la lutte pour le respect de la femme a été un principe essentiel au cours de mes deux mandats".
La lucha por el respeto a la mujer ha sido un principio esencial en mis dos gobiernos. Lo ocurrido en la cena de Asexma no se puede tolerar.
— Michelle Bachelet (@mbachelet) 14 décembre 2016
Amende honorable. Le ministre, qui avait reçu le cadeau avec un grand sourire, a demandé pardon. "J'ai été pris par surprise et ma réaction n'a pas été adéquate", a-t-il reconnu mercredi devant la presse. Le président de l'association de chefs d'entreprise, Roberto Fantuzzi, a lui aussi fait amende honorable sur le même réseau social : "J'ai une femme, des filles et des petites-filles, jamais l'intention n'a été de générer de la violence contre la femme". Le mauvais goût du cadeau a été largement dénoncé sur les réseaux sociaux, dans ce pays où les associations féministes se mobilisent contre la culture machiste encore très présente au Chili.
PEDIMOS PERDÓN: TENGO ESPOSA, HIJAS Y NIETAS, JAMÁS LA INTENCIÓN FUE GENERAR VIOLENCIA CONTRA LA MUJER. #ASEXMA
— Roberto Fantuzzi (@rfantuzzih) 14 décembre 2016
"Ils ont offert au ministre une poupée, parce que pour eux l'économie c'est comme les femmes, il faut la stimuler", a critiqué le Mouvement pour les droits sexuels et reproductifs (Miles), fustigeant un cadeau "sexiste et misogyne" et un "spectacle dénigrant".