L'Allemagne fait appel à "Réhaclès"

En Grèce, Otto Rehhagel est adulé. A tel point que la ville d'Ahtènes lui a décerné le titre de citoyen d'honneur.
En Grèce, Otto Rehhagel est adulé. A tel point que la ville d'Ahtènes lui a décerné le titre de citoyen d'honneur. © REUTERS
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FOOT - Pour redorer son blason en Grèce, l'Allemagne a choisi la figure de Rehhagel.

Il va devoir accomplir de nouveaux miracles. L’entraîneur allemand Otto Rehhagel, artisan de la victoire surprise de la Grèce à l’Euro de football 2004, a été choisi par la chancelière Angela Merkel pour une mission qui s’annonce délicate : redorer en Grèce le blason de l’Allemagne, sérieusement écorné par une austérité perçue comme étant la faute de Berlin.

Son surnom : "Rehacles". L’Allemagne n’aurait pas pu se trouver un meilleur VRP : en Grèce, Otto Rehhagel, 74 ans, est une véritable star. Après la victoire de 2004, il avait été fait citoyen d’honneur d’Athènes. Et la presse grecque lui a trouvé un surnom : "Réhaclès", une allusion au héros mythologique Héraclès, note le quotidien britannique The Independent.  

grèce 2004 REUTERS

Un "ambassadeur de bonne volonté". Berlin a donc nommé Otto Rehhagel "ambassadeur de bonne volonté" en Grèce. L’ex-entraîneur est parti pour Athènes, où il restera jusqu’à Pâques. Il a entamé des discussions avec la ministre grecque du Tourisme, Olga Kefalogianni. Au programme : la venue des clubs allemands en Grèce pour des sessions d’entraînement en hiver. A cette occasion, Otto Rehhagel a tenu à assurer que les deux pays étaient "liés par l’amitié et par une culture commune", ajoutant, selon la BBC : "Quoiqu’il arrive, les Grecs demeurent nos amis. Nous devons aider les pays qui ont moins de chance".

merkel

© Reuters

La presse grecque un peu sceptique. Si la presse allemande salue le choix d’Otto Rehhagel et lui souhaite, à l’image de Die Welt, "bon vent", les observateurs grecs sont un peu moins convaincus par l’initiative. Le journal I Kathimerini note les "nombreuses qualités" de l’entraîneur mais souligne que la diplomatie n’en a jamais fait partie, selon Courrier International. Et lance un tacle en estimant que la décision d’envoyer l’entraîneur  en Grèce "est juste une mauvaise décision de plus dans la pléthore des choix peu judicieux que Berlin a faits depuis que la crise a commencé".