Rio Tinto, un procès explosif en Chine

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Un Australien, cadre d’un groupe minier, est accusé d’espionnage industriel et de corruption.

Depuis lundi matin, quatre hommes, trois Chinois et un Australien, sont jugés à Shanghai. Leur point commun : ils ont tous travaillé pour le groupe minier Rio Tinto. Ils sont aujourd’hui accusés d'avoir obtenu des "secrets commerciaux" par des moyens "illégitimes" et d'avoir touché des pots-de-vin. Une affaire économiquement et diplomatiquement très sensible.

La première audience s’est déroulée devant une poignée de journalistes, travaillant pour des médias officiels chinois. Les autres n’ont pas pu entrer dans le tribunal. Quant à la suite du procès, les autorités chinoises ont prévenu qu’elle se tiendrait à huis-clos.

Ne pas "politiser" le procès

Signe de la tension qui entoure ce procès : l’Australie a officiellement demandé que ses représentants puissent assister à l’ensemble des débats. La Chine a rétorqué que les droits des accusés seraient "pleinement respectés". Et en a profité pour appeler à ne pas "politiser" le procès.

Mais l’affaire est "politique" depuis le départ. Les quatre accusés ont été arrêtés en juillet 2009. C’est précisément à ce moment-là que les sidérurgistes chinois menaient d'âpres négociations avec plusieurs géants miniers étrangers. Des négociations qui n’ont finalement pas abouti avec Rio Tinto. Le monde va être "très attentif" à ce procès, a mis en garde le Premier ministre australien lundi matin.

Le monde des affaires va suivre également de près les débats. Car le cas Rio Tinto illustre des difficultés rencontrées par de nombreux groupes étrangers qui s’installent en Chine, un pays où les entreprises d’Etat, le Parti communiste, la police et la justice restent étroitement liés.