Pour devenir enseignant, il faut réussir de nombreux examens. Dans l’État de Sao Paulo, le plus riche et le plus peuplé du Brésil, certains sont plus gênants que d'autres... Les futures fonctionnaires de l’éducation publique de l'Etat doivent être en bonne santé pour avoir une chance d'être embauché : et pour le prouver, les candidats doivent joindre à leur CV des documents tels que le résultat de leur dernier test de PAP (frottis du col de l'utérus), une mammographie récente ou encore un examen de la prostate pour les hommes, rapporte Madame Figaro.
À défaut de frottis, un certificat de virginité. Au Brésil, ce mode de recrutement est devenu polémique depuis qu'une femme de 27 ans a dû... prouver qu'elle était vierge, seule condition pour se dispenser d'un frottis. Le site internet brésilien Ultimo Segundo raconte sa gêne au moment de réclamer à son médecin un certificat de virginité. "Le comble de l’absurdité", dénonce-t-elle. "La femme a le droit de choisir si elle veut passer un examen qui n'a rien à voir avec sa vie professionnelle", a aussitôt dénoncé le Secrétariat national pour la défense des droits des femmes, parlant de viol à la "dignité humaine".
L’État assume. Ce type d'examens obligatoires a été mis en place pour s'assurer que le candidat au poste ne présente pas de risques de contracter un cancer. Et l’État assume. "Les inspections de santé sont prévues pour assurer, au-delà de la compétence technique, la capacité physique et mentale des candidats à garder leur travail pour une moyenne de 25 ans", a justifié le Secrétariat de l’administration publique de Sao Paulo dans un communiqué.
Et en France ? Dans l'Hexagone, "il n’y a aucune obligation à déclarer son handicap ou sa maladie durant un parcours d’insertion, pour accéder à l’emploi, ou d’une manière générale à son employeur. Aucune discrimination à l’emploi (accès à l’emploi, évolution dans l’entreprise, niveau de salaire...) ne peut être appliquée au titre du handicap ou de la maladie, comme le stipulent les lois de lutte contre les discriminations du 16 novembre 2001 et du 27 mai 2008", rappelle l'association Handipole cité par Pourquoi docteur.
Toute au plus, un candidat aux concours de l'enseignement public doit obtenir un certificat médical auprès de son généraliste. Un médecin du travail peut toutefois déclarer une "situation d'inaptitude" qui peut déboucher sur un licenciement. Mais l'employeur a alors une obligation de reclassement.