France Afghanistan Armée 1:20
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avec AFP , modifié à
Deux jours après la prise de Kaboul pour les talibans, occasionnant un exode massif de la population afghane et étrangère en dehors du pays, les premières personnes évacuées par la France sont arrivées à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, mardi après-midi.

Les 41 premiers Français et étrangers exfiltrés de Kaboul par la France sont arrivés mardi en avion à Roissy, première rotation complète du pont aérien mis en place par Paris après la chute de la capitale afghane aux mains des talibans. L'A310 de l'armée française aux couleurs bleu blanc rouge s'est posé aux alentours de 17h30 (15h30 GMT) sur le tarmac de l'aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle, ont constaté des journalistes de l'AFP. A son bord, se trouvait 41 ressortissants français et étrangers évacués de Kaboul, quatre personnes étant restées à Abou Dhabi, la capitale des Emirats arabes unis, où l'avion avait fait escale, a précisé le ministère de l'Intérieur à l'AFP.

L'avion transportait également une soixantaine de militaires français de retour d'opérations extérieures, a précisé de son côté une source au ministère des armées. Tous les passagers passeront des tests de dépistage du Covid-19 et des vérifications sanitaires. D'après le ministère, ces premiers exfiltrés sont Français et issus de "pays partenaires". L'évacuation des Afghans qui seront pris en charge par la France n'a en revanche pas encore commencé. D'autres rotations sont prévues dans les heures et jours à venir, pour évacuer tous les ressortissants français, ainsi notamment que des Afghans ayant travaillé pour des organisations françaises et qui quittent un pays en proie à la panique.

"Quelques dizaines"

L'avenir de ces opérations d'exfiltration, extrêmement délicates reste incertain. Interrogées sur BFMTV sur d'éventuelles négociations avec le nouveau régime taliban dans ce cadre, la ministre des armées Florence Parly a répondu: "Nous serons présents autant qu'il sera nécessaire, tant que ces opérations resteront possibles".  

"Tous les efforts (pour assurer l'évacuation de ces ressortissants, ndlr), cela veut dire qu'il faut aussi surmonter des obstacles très importants parce que concrètement, il est très difficile de rejoindre l'aéroport de Kaboul aujourd'hui", a-t-elle fait valoir. "Ce sont des difficultés pratiques, logistiques." La France souhaiterait rapatrier encore "quelques dizaines" d'Afghans ayant collaboré avec l'armée française, a ajouté Florence Parly sur BFMTV, précisant que "tous les canaux de discussion" étaient activés sur place pour y parvenir. 

Lundi, la situation à l'aéroport de Kaboul, dont les pistes ont été envahies, avait empiré au point que tous les vols, civils et militaires, avaient dû être suspendus pendant plusieurs heures. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montraient des scènes de totale anarchie, comme ces centaines de personnes courant près d'un avion de transport militaire américain qui roulait pour aller se mettre en position de décollage, pendant que certaines tentaient follement de s'accrocher à ses flancs ou à ses roues.

Opération Apagan

L'armée française a envoyé un premier appareil, un A400 M de transport militaire, parti de France lundi pour les Émirats. Il avait amené des forces spéciales à Kaboul pour participer aux opérations d'évacuation. Les autorités refusent d'indiquer à ce stade combien de personnes au total la France va exfiltrer dans le cadre de cette opération baptisée Apagan. Elle mobilise deux avions de l'Armée de l'air sur le tronçon Émirats-Kaboul et deux autres pour les vols entre les Émirats et la France.

"L'urgence absolue est de mettre en sécurité nos compatriotes, qui doivent tous quitter le pays, ainsi que les Afghans qui ont travaillé pour la France", a déclaré lundi soir le président Emmanuel Macron. Selon l'Élysée, près de 800 personnes avaient déjà été accueillis sur le sol français dans le cadre de ce "devoir" de protection, entre 2001 et 2014. Par ailleurs, entre mai et juillet 2021, 625 personnes ayant travaillé pour l'ambassade de France à Kaboul (employés et familles compris) ont été accueillies en France, selon la même source.