Invité d'Europe 1 matin mercredi, Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie en France, a estimé que "la Turquie est un complice de Daech" qui joue "un rôle ambigu" dans le conflit contre l'organisation État islamique. Selon lui, Ankara "dit faire partie de la coalition anti-Daech mais lui achète du pétrole volé en Irak". Le diplomate a d'ailleurs confirmé que des avions russes avaient bombardé des convois qui s'apprêtaient à livrer du pétrole à la Turquie.
Un avion russe abattu. Ces accusations interviennent alors que, mardi matin, l'aviation turque a abattu un avion militaire russe. Selon les autorités turques, l'appareil avait violé son espace aérien près de sa frontière avec la Syrie. La Turquie, qui avait déjà haussé le ton au sujet de la violation de son espace aérien, a affirmé que le chasseur-bombardier russe avait été mis en garde "dix fois en l'espace de cinq minutes".
L'un des deux pilotes a survécu. Une version contestée par Moscou. "L'avion russe a été abattu lâchement de dos sans prévenir", a expliqué Alexandre Orlov, qui en a profité pour donner des nouvelles des deux pilotes. "L'un a été blessé et achevé de façon sauvage au sol par les jihadistes. L'autre a pu s'échapper et être récupéré par l'armée syrienne." Il devrait prochainement regagner la base aérienne russe.
Vers une escalade ? Mardi, Vladimir Poutine n'a pas hésité à parler de "coup de poignard dans le dos" et avertit Ankara que cet incident aurait des "conséquences sérieuses" sur les relations diplomatiques de leurs deux pays. Cependant, aucune représailles militaires ne sont prévues, selon Alexandre Orlov, qui minimise les risques d'escalade.