Un mystérieux acheteur, qui se présente comme argentin, s'est offert samedi l'essentiel des effets personnels nazis mis aux enchères lors d'une vente controversée à Munich en Allemagne, déboursant plus de 600.000 euros, rapporte lundi le quotidien allemand Bild.
Des sous-vêtements de Göring. Entièrement vêtu de noir, "l'acquéreur du deuxième rang" a dépensé entre autres 275.000 euros pour la dernière veste d'uniforme d'Adolf Hitler et 3.000 euros pour des sous-vêtements "partiellement moisis" de Herman Göring. Il a cependant dédaigné une paire de chaussettes de Hitler vendue 18.000 euros, affirme Bild.
Pour "un musée". Le quotidien avait dépêché un reporter parmi les acheteurs, "des jeunes couples, des hommes âgés et des crânes rasés musculeux avec des tatouages tribaux", pour trois heures de vente dominée. Lâchant deux mots à Bild dans un anglais teinté d'accent espagnol, l'acheteur a affirmé venir d'Argentine et destiner ses emplettes "à un musée", sans en dire plus. "S'agit-il d'un homme de paille travaillant pour un collectionneur privé ?", s'interroge le journal, rappelant la fuite vers l'Argentine de nombre de nazis.
Une vente décriée. Le Conseil central des juifs d'Allemagne avait manifesté jeudi son indignation face à cette vente aux enchères, qualifiée de "scandaleuse et abjecte". Le maire de Munich avait lui aussi fait part de sa colère. Les objets vendus étaient détenus par l'ancien médecin de l'armée américaine John K. Lattimer, chargé de la santé des accusés lors du procès du Nuremberg des responsables du régime nazi. La maison d'enchères, Hermann Historica avait assuré que son objectif était "de ne pas déranger la paix sociale ou de blesser des sentiments" et s'est dite "tout à fait consciente de l'histoire funeste allemande de 1933 à 1945".