Le cadavre découvert dans une rivière en Argentine est bien celui de Santiago Maldonado, un activiste dont la disparition le 1er août a ému le pays, ont annoncé ses proches vendredi à deux jours des élections législatives. "Nous avons pu voir le corps, nous avons reconnu les tatouages de Santiago. Nous sommes convaincus qu'il s'agit de Santiago", a déclaré le frère de l'activiste, Sergio Maldonado, devant la morgue de Buenos Aires, où l'autopsie a été réalisée vendredi.
Vague d'indignation. Le président Mauricio Macri a contacté la mère de la victime, a indiqué le ministre de la Justice German Garavano. Santiago Maldonado a disparu il y a 81 jours alors qu'il participait dans le village de Cushamen à une manifestation de la communauté Mapuche, qui réclame depuis des années des terres achetées par l'homme d'affaires italien Luciano Benetton, propriétaire de 900.000 hectares en Patagonie. Le rassemblement avait été réprimé par la police militaire. Dans un pays marqué par la répression de la dictature militaire (1976-1983) et ses 30.000 disparus, la disparition du jeune Maldonado a déclenché une vague d'indignation.
Une possible implication de la police. Depuis le début, le gouvernement a rejeté la responsabilité de la police militaire, puis a admis qu'un policier pourrait être impliqué de manière individuelle. "Quel que soit le responsable, il devra assumer les conséquences de ses actes, qu'il s'agisse de quelqu'un de la police militaire ou d'une autre personne", a déclaré German Garavano.
La campagne électorale suspendue. Une photo du cadavre de Santiago Maldonado, 28 ans, tatoueur et sympathisant pro-Mapuche installé en Patagonie, circulait dès mercredi de téléphone en téléphone. La confirmation que le cadavre découvert est celui de Santiago Maldonado intervient deux jours avant les élections législatives. Des partis de gauche se sont rassemblés sur la place de Mai pour demander justice, malgré la loi électorale qui l'interdit. La découverte du corps mardi a secoué la scène politique, et les candidats de la majorité comme de l'opposition ont suspendu la campagne électorale.