Le président syrien Bachar al-Assad, confronté à une contestation sans précédent dans le sillage des révoltes arabes, est un autocrate qui entend libéraliser son régime sans remettre en cause son autorité. Cet homme de 45 ans s'est adressé mercredi à la nation pour tenter de calmer la rue mais n'a pas annoncé de réformes pour démocratiser un régime politico-militaire qui a peu évolué depuis les années 1960. Retour sur son parcours.
Sa qualité première : la patience
Elancé, les yeux bleus, le visage barré d'une fine moustache, Bachar al-Assad est arrivé au pouvoir en juillet 2000, un mois après la mort de son père l'ex-président Hafez al-Assad avec qui il partage une vertu cardinale: la patience. "Même dans les situations compliquées, il garde son calme. Si certains le jugent attentiste, je crois qu'il fait preuve d'un grand sang-froid", dit un de ses amis.
Pourtant Bachar al-Assad, né le 11 septembre 1965, ne se destinait pas à succéder à son père. Après avoir fréquenté l'ancienne mission laïque française, il a fait des études d'ophtalmologie en Syrie puis en Grande-Bretagne, après avoir fréquenté l'ancienne mission laïque française. C'est d'ailleurs dans ce pays qu'il a rencontré sa femme Asma avec laquelle il a eu trois enfants, deux garçons et une fille.
La mort de son frère va bouleverser sa vie
Mais la mort dans un accident de voiture de son frère aîné Bassel en 1994 va bouleverser sa vie. Il apprend avec son père à marche forcée le dur métier de président dans un pays complexe. Il gravit les échelons de l'armée, devient colonel, et gère des dossiers politiques. Candidat unique à la présidence en 2000, il devient à 34 ans, le 16e président de Syrie, le 11 juillet.
Doté d'un solide sens de l'humour, il maîtrise parfaitement l'anglais et parle un peu le français. Il est passionné par les nouvelles technologies, le cyclisme et la photo. A son arrivée au pouvoir, il commence par y injecter une dose de liberté, mais le mouvement de réformes, salué comme un "printemps de Damas", est vite étouffé. Il revient rapidement à une pratique plus orthodoxe de l'autorité.
Il redevient fréquentable pour l’Occident
Disposant d'une marge de manoeuvre politique limitée, il s'inspire alors du modèle chinois, en proclamant que "les réformes économiques passent avant les réformes politiques" et dira en 2003 que les opposants avaient "mal compris" ses propos sur la démocratie.
Au plan international, Bachar al-Assad est parvenu ces dernières années à s'imposer comme un interlocuteur incontournable dans la région, après avoir été accusé par l'Occident de soutenir le terrorisme et les groupes hostiles au processus de paix. Preuve de son retour en grâce de Bachar al-Assad, Washington vient de renvoyer un ambassadeur à Damas après six ans d'absence.