L'UE est sous pression après la suspension du vaccin AstraZeneca dans plusieurs pays. 1:51
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Isabelle Ory, édité par
Sept pays européens, dont la France, l’Allemagne et l’Italie, ont suspendu le vaccin AstraZeneca par crainte d’effets secondaires. L’Agence européenne des médicaments, sous pression, doit rendre un avis jeudi. L’institution a d’ores et déjà assuré que les bénéfices l’emportent toujours sur les risques.

L’Union européenne n’avait pas besoin de ce coup dur. Alors que les contaminations repartent à la hausse sur le continent, la campagne de vaccination est freinée par la suspension par précaution du vaccin AstraZeneca dans de nombreux pays, dont la France, l’Allemagne et l’Italie. Les autorités, inquiètes de possibles effets secondaires comme des difficultés à coaguler ou la formation de caillots sanguins (thrombose), attendent désormais un avis de l’Agence européenne des médicaments (EMA) pour décider de poursuivre ou non la campagne de vaccination avec le sérum du laboratoire suédo-britannique. L’EMA, qui va se prononcer jeudi, se retrouve ainsi sous une forte pression.

Les experts cherchent un lien entre les cas de thromboses signalés

Les experts du comité de sécurité de l’Agence européenne vont examiner en détail toutes les nouvelles données, dont toutes les thromboses. Ces scientifiques spécialisés cherchent un éventuel point commun entre ces cas recensés dans des pays différents, notamment au Danemark, en Norvège, aux Pays-Bas et en Irlande. En clair : une maladie ou un antécédent médical qui établirait un lien entre eux. "Nous continuons à examiner toutes les données, particulièrement les cas mortels, pour comprendre s’il y a plusieurs cas liés à une même pathologie ou aux mêmes antécédents médicaux et pour affiner notre évaluation", explique Marco Cavaleri, président de la task force Covid-19 à l’EMA.

Si tel est le cas, l’Agence a la possibilité d’affiner sa recommandation pour le vaccin, en le déconseillant dans une ou des situations particulières. Un cas de figure fréquent pour les médicaments, qui peuvent être déconseillés par exemple pour les personnes souffrant de diabète ou de problèmes circulatoires.

L’EMA réaffirme sa confiance dans le vaccin

Mais en l’état actuel, la suspension du vaccin d’AstraZeneca est loin d’être actée. Lundi soir, l’Agence du médicament a réaffirmé sa confiance en la fiabilité du sérum. "A ce stade, nous ne pensons pas que les preuves que nous avons collecté montrent l’émergence d’un nouveau risque. Le rapport bénéfice-risque du vaccin AstraZeneca est toujours considéré comme positif. Nous ne voyons pas de problème à continuer les campagnes de vaccination", a assuré Marco Cavaleri. 

L’EMA a rappelé que des milliers d’Européens souffrent de thrombose chaque année et qu’il n’y en a statistiquement pas plus chez les vaccinés. Des spécialistes des problèmes sanguins participent aux travaux, tout comme l’agence britannique de santé, qui a à sa disposition les données des 11 millions de Britanniques vaccinés avec AstraZeneca, sans alerte particulière pour le moment. De son côté, l’Organisation mondiale de la santé, qui se penche mardi sur la question, préconise d’ores et déjà de continuer la vaccination avec AstraZeneca.