Depuis son arrestation lundi soir, la photo associée à ses différents comptes sur les réseaux sociaux fait la Une des médias canadiens et américains. Cheveux ras, chemise blanche et veste noire, Alek Minassian pose pour son université, souriant. Aucune autre image de l'homme qui a foncé dans la foule au volant d'une camionnette, tuant au moins dix personnes, lundi à Toronto, n'a pour l'instant filtré dans les journaux. Les premières informations recueillies par la presse locale permettent en revanche d'esquisser le portrait d'un homme solitaire, dont les motivations restent pour l'instant mystérieuses.
Inconnu des services de police. En recherchant des détails sur le parcours d'Alek Minassian dans leurs serveurs, les enquêteurs canadiens n'ont rien trouvé, soulève The Star : l'homme était inconnu des services de police. Âgé de 25 ans, résident de Richmond Hill, dans la banlieue nord de Toronto, le suspect semblait mener une existence relativement banale. Selon son profil Linkedin, il étudiait l'informatique au Seneca College de Toronto, depuis 2011. L'un de ses camarades, interrogé par plusieurs médias, confirme l'avoir vu en cours jusqu'à la semaine dernière. "Mal à l'aise en société", "il gardait tout pour lui et ne parlait pas vraiment aux autres", confie-t-il.
Le constat est confirmé par un homme qui a fréquenté l'assaillant au lycée. "Je ne suis pas sûr qu'il ait jamais eu aucun ami proche, tout du moins en public", a-t-il expliqué à CBC. "Mais quand on le croisait dans les couloirs, on lui disait bonjour". D'après The Sun, Alek Minassian avait également participé au développement d'une application permettant de trouver des places de parking à Toronto. Mais cette dernière n'avait plus été mise à jour depuis 2014.
"Célibataire involontaire". Pourquoi cet homme discret est-il passé à l'acte ? Des pistes émergent des premières recherches effectuées par les journalistes outre-Atlantique, mais elles doivent pour l'instant être considérées avec prudence. Un profil Facebook, présenté comme étant celui de l'assaillant et depuis supprimé, a fait l'objet de captures diffusées par des journalistes sur les réseaux sociaux. On peut y trouver un message confus, publié quelques heures avant l'attaque. Il annonce notamment la "rébellion" des "Incel", un terme employé aux Etats-Unis pour désigner les célibataires qui ne l'ont pas choisi (involuntarily celibate).
Dans le même message, le compte attribué à Alek Minassian fait l'éloge du "Gentleman" Elliot Rodger, du nom de l'auteur d'une fusillade perpétrée en Californie en 2014. Ce dernier s'était suicidé avant l'arrivée des forces de l'ordre. Sur une vidéo diffusée par plusieurs médias et qui aurait été filmée lundi, le conducteur de Toronto intime au policier qui lui fait face de le "tuer" à l'issue de son périple meurtrier. Finalement interpellé, l'homme doit être interrogé au plus vite. La police a indiqué espérer que son audition permette de déterminer "le mobile exact" de son acte.