Au couronnement de Charles III, un inattendu potentiel prétendant au trône

Simon Abney-Hastings semble ne nourrir aucune revendication.
Simon Abney-Hastings semble ne nourrir aucune revendication. © LEON NEAL / POOL / AFP
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Fils d'agriculteur australien, Simon Abney-Hastings, 48 ans, peut sembler un invité inattendu pour le couronnement de Charles III. Pourtant, il sera le seul dans l'assistance à l'abbaye de Westminster à avoir quelque argument pour songer disputer son titre au roi.

Tout part des recherches, contestées, d'un historien médiéviste britannique, Michael Jones. Il y a une vingtaine d'années, il a découvert un document à la cathédrale de Rouen qui à ses yeux prouve que le roi Edouard IV (qui a régné de 1461 à 1483) était illégitime. Cette thèse fait l'objet de controverse.

Edouard n'était pas le véritable héritier du trône

Selon l'historien, pendant les cinq semaines où Edouard aurait été conçu, son père se trouvait en réalité à 160 kilomètres de son épouse Cecily Neville, duchesse de York. Par conséquent, soutient le médiéviste, Edouard n'était pas le véritable héritier du trône et la ligne de succession aurait dû passer par George, frère cadet d'Edouard, duc de Clarence, ancêtre direct de Simon Abney-Hastings.

Par reconnaissance du patrimoine de la famille, Simon Abney-Hastings figure parmi treize invités au couronnement

Si la famille ne possède aucune terre ou imposante demeure au Royaume-Uni, du fait de sa lignée, elle a hérité du titre écossais de comte de Loudoun. Le père de Simon Abney-Hastings, Michael, a quitté le Royaume-Uni pour l'Australie en 1960.

Michael a hérité du titre de sa mère, la 13e comtesse de Loudoun en 2002 et l'a transmise à sa mort en 2012 à Simon, qui est le 15e comte.

Par reconnaissance du patrimoine de la famille, Simon Abney-Hastings figure parmi treize invités au couronnement car il est prouvé que leurs aïeux ont joué un rôle particulier lors de couronnements précédents. Sur Twitter, le comte s'est dit "ravi et sincèrement honoré" d'avoir été invité à jouer le même rôle que ses ancêtres le 6 mai.

Les comtes de Loudoun les éperons d'or

Par tradition, les comtes de Loudoun portent depuis le XIIe siècle les éperons d'or lors des couronnements. Faits d'or, de cuir et de velours, ces derniers représentent le rôle du monarque de chef des forces armées.

Ils lui sont présentés pendant la cérémonie. Jadis, les éperons étaient attachés aux pieds du nouveau monarque. Plus récemment, ils sont simplement portés jusqu'aux talons du souverain avant d'être disposés sur l'autel.

Les implications inattendues de la découverte à la cathédrale de Rouen ont été portées à la connaissance de la famille Abney-Hastings il y a 20 ans.

L'équipe d'un documentaire a rendu visite à Michael Abney-Hastings chez lui en Australie en 2004 pour une émission intitulée "Le Nouveau monarque britannique".

La famille a ainsi appris que de nouvelles recherches soutenaient qu'Edouard IV était illégitime, signifiant qu'il était "le véritable roi d'Angleterre". Michael Abney-Hastings a répondu qu'il avait connaissance d'un lien "distant à la dynastie royale des Plantagenet mais s'est dit "sous le choc" d'apprendre qu'il aurait pu être le roi Michael Ier.

Simon Abney-Hastings semble ne nourrir aucune revendication

Installé en Australie, pays dont il a la nationalité, Simon Abney-Hastings semble ne nourrir aucune revendication, explique à l'AFP son avocat et secrétaire particulier Terence Guthridge.

Il a toujours été un "soutien ardent et loyal" de la reine Elizabeth II et de son fils : "Ils s'envoient carte d'anniversaire ou de Noël chaque année".