Dix islamistes ont été condamnés à mort dimanche par la justice du Bangladesh pour leur rôle dans un projet avorté d'assassinat de la Première ministre Sheikh Hasina. Ils ont été condamnés à passer devant le peloton d'exécution pour avoir déposé une énorme bombe près du lieu où Sheikh Hasina devait prononcer un discours en 2000, lors de son premier mandat à la tête du pays, a déclaré à l'AFP le procureur Shamsul Haq Badol. "La bombe était une tentative pour tuer Sheikh Hasina, les hauts responsables de la Ligue Awami (le parti de la cheffe du gouvernement) et des officiels", a-t-il ajouté.
Ciblée car non musulmane. La bombe de 76 kg d'explosifs avait été repérée et désamorcée, sonnant le début d'une chasse à l'homme pour retrouver les responsables de la tentative d'assassinat contre la Première ministre, qui effectue aujourd'hui son troisième mandat à la tête du gouvernement laïc du Bangladesh. Les accusés lui reprochaient "de ne pas être musulmane, d'être un agent de l'Inde", a ajouté le procureur. "L'islam ne pouvait prévaloir (au Bangladesh) qu'en la tuant", a-t-il expliqué. La défense a annoncé son intention de faire appel. "Il y a beaucoup de questions sur cette affaire. Les condamnés disent qu'ils n'ont pas obtenu justice", a déclaré à l'AFP Faruque Ahmed.
Une attaque commanditée par un chef extrémiste. Selon l'accusation, cet attentat avait été planifié par Mufti Abdul Hannan, chef du groupe extrémiste Harakat ul Jihad Al Islami, auteur d'une série d'attaques à travers le Bangladesh à la fin des années 1990 et au début des années 2000. Hannan a été exécuté par pendaison en avril pour son rôle dans une attaque à la grenade contre l'ambassadeur de Grande-Bretagne en 2004.