Le couac frontalier entre la France et l'Italie à Bardonecchia, dans les Alpes, est un "incident malheureux" que la France regrette, affirme le ministre français des Comptes publics, Gerald Darmanin, dans un entretien avec le Corriere della Sera publié mercredi.
"Un malentendu". "Il n'a jamais été question d'attenter d'une quelconque façon à (la) souveraineté (de l'Italie). Je regrette que cet incident ait pu être vécu ainsi", déclare le ministre, attendu mi-avril en Italie pour "assurer la poursuite de la coopération transfrontalière" entre les deux pays, interrompue depuis cet incident. Le directeur des douanes françaises est attendu "dès cette semaine" en Italie pour donner des explications aux autorités de la péninsule, précise Gérald Darmanin dans cet entretien. "Il s'agit d'un incident malheureux, né d'un malentendu entre les douaniers français et les chemins de fer italiens", assure-t-il encore.
Une intrusion de douaniers français ? L'ONG Rainbow4Africa, qui accueille depuis décembre des migrants en transit vers la France dans un local de la gare de Bardonecchia, s'est plainte de "l'irruption" vendredi soir de douaniers français qui souhaitaient soumettre un Nigérian à un test urinaire.
Pour Rome, "un acte grave". Le ministère italien des Affaires étrangères a alors convoqué samedi l'ambassadeur de France à Rome, Christian Masset, et dénoncé "un acte grave", "totalement en dehors du cadre de la collaboration entre Etats frontaliers". "Je crois que les douaniers français ont fait leur travail d'une façon rigoureuse, respectueuse du droit et de notre cadre de coopération", a en revanche jugé Gérald Darmanin.