Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a rencontré lundi en Jordanie le roi Abdallah II, lors d'une rare visite dans le royaume axée sur le processus de paix israélo-palestinien en panne depuis 2014 et sur la question de Jérusalem. "Je suis revenu à Jérusalem d'une importante rencontre politique avec le roi Abdallah II d'Amman en Jordanie. Entre autres choses, nous avons discuté des développements dans le domaine et la promotion des relations entre les pays", a tweeté le Premier ministre israélien lundi soir.
חזרתי לירושלים מפגישה מדינית חשובה עם המלך עבדאללה השני ברבת עמון שבירדן. בין היתר שוחחנו על ההתפתחויות באזור ועל קידום היחסים בין המדינות
— Benjamin Netanyahu (@netanyahu) 18 juin 2018
La Jordanie et l'Égypte sont les deux seuls pays arabes à avoir conclu la paix avec Israël. La dernière visite annoncée publiquement de Benjamin Netanyahou en Jordanie remonte à 2014. Le roi jordanien a réitéré "la nécessité d'avancer dans les efforts en vue de trouver un règlement au conflit israélo-palestinien sur la base de la solution de deux États", c'est-à-dire la création d'un État palestinien coexistant avec Israël, selon un communiqué du cabinet royal à Amman.
Jérusalem, la "clé pour réaliser la paix dans la région". "Le seul moyen de réaliser la paix et la stabilité dans la région" est une solution qui permettrait "la création d'un État palestinien sur les lignes de juin 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, qui vivrait en paix et en sécurité à côté d'Israël", a-t-il ajouté. Pour Abdallah II, la question de Jérusalem, l'une des plus épineuses du conflit israélo-palestinien, est "la clé pour réaliser la paix dans la région". Les Palestiniens revendiquent Jérusalem-Est comme la capitale de l'État auquel ils aspirent. Mais pour les Israéliens elle est leur capitale "éternelle et indivisible".
La Jordanie, gardien des lieux-saints musulmans à Jérusalem-Est. La Jordanie, un allié des États-Unis, est un acteur historique dans le processus de paix mais aussi le gardien des lieux saints musulmans à Jérusalem-Est. À Jérusalem, le bureau de Benjamin Netanyahou a affirmé dans un communiqué que la brève rencontre s'était déroulée à Amman et confirmé qu'elle avait porté sur la question de Jérusalem. "Benjamin Netanyahou a réitéré l'engagement d'Israël à respecter le statu quo dans les lieux saints à Jérusalem", selon le communiqué israélien. En vertu de ce "statu quo", les juifs ont l'autorisation d'accéder à l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam à Jérusalem-Est également vénéré par les juifs comme l'endroit où se dressait leur temple, mais y ont l'interdiction de prier. Les musulmans peuvent aller y prier à toute heure.
Réouverture de l'ambassade israélienne à Amman. Israël a nommé en février un nouvel ambassadeur en Jordanie, poursuivant la normalisation avec Amman après des mois de tensions consécutives à la mort de deux Jordaniens tués par un agent de sécurité israélien dans l'enceinte de la représentation diplomatique en 2017. Israël avait annoncé le 30 janvier la réouverture de son ambassade à Amman, qui avait été fermée pendant six mois. Un arrangement avait été trouvé en janvier 2018, Israël exprimant ses regrets et acceptant de compenser les familles des victimes, non seulement pour les événements de juillet 2017, mais aussi pour la mort d'un juge jordanien, tué le 10 mars 2014 par les forces israéliennes à Allenby (ou pont du roi Hussein), important point de passage entre la Jordanie et la Cisjordanie occupée par Israël.