Le Brésil paye un lourd tribut à la criminalité. Pour la première fois, une étude a calculé l'impact financier de ce fléau sur l'économie du géant d'Amérique du Sud, un des pays les violents au monde. Et le coût est colossal : près de 5,4% du Produit intérieur brut (PIB). En 2013, la violence a coûté 258 milliards de reais, soit 81,3 milliards d'euros. La plus grosse partie (53,6 milliards d'euros) dépensés dans les conséquences du problème et non dans la prévention, selon l'étude élaborée par le Forum brésilien de sécurité publique et rendue publique lundi.
Des sommes colossales. Des 258 milliards de reais dépensés, 114 milliards correspondent aux pertes en vies humaines, 39 milliards en sécurité privée, 36 milliards en assurances contre le vol et trois milliards pour le système de santé. La somme de ces dépenses, qui a atteint 192 milliards de reais en 2013 (3,97% du PIB), est qualifiée de "coût social de la violence". De plus, 61,1 milliards de reais (près de 20 milliards d'euros) ont été investis par les gouvernement central et régionaux dans la sécurité publique et 4,9 milliards de reais dans le système pénitentiaire.
"Un des coûts les plus élevés au monde". "Le Brésil est certainement le pays où la violence a l'un des coûts les plus élevés du monde, surtout si l'on tient compte du nombre d'homicides", souligne l'économiste Daniel Cerqueira, responsable des statistiques de l'étude cité par le quotidien O Globo. Pour le sociologue Renato Sergio de Lima, vice-président du Forum, le coût de la violence est "une entrave au développement du pays". Chaque année, près de 45.000 homicides sont commis en moyenne au Brésil.