Le président brésilien Michel Temer a cédé dimanche aux revendications des routiers grévistes, qui paralysent depuis une semaine le pays sortant à peine d'une récession historique. Stations-service à sec, chaînes de montage à l'arrêt, pénurie de fruits frais sur les étals : la situation était critique au septième jour de grève.
Une trêve non respecté. Pour éviter que le pays de sombre encore plus dans le chaos, le chef de l'Etat a fini par accepter de baisser de façon significative le prix du diesel, tout en cédant à d'autres revendications des grévistes. Mais rien ne permet d'assurer totalement que les barrages seront levés : jeudi, le gouvernement avait annoncé un accord avec plusieurs dirigeants syndicaux pour une trêve de 15 jours, mais la grande majorité des grévistes, qui ne se sentaient pas représentés, étaient restés mobilisés. La trêve en question n'ayant pas été respectée, le président Temer avait alors durci le ton en faisant appel aux forces de sécurité, y compris l'armée, pour débloquer les routes. Depuis, des camions-citernes ont pu être escortés depuis les raffineries par des policiers ou des soldats, mais le retour à la normale s'annonçait long et fastidieux.
Suppression de certains péages. C'est pourquoi le président a décidé de relancer les négociations dimanche, avant de concéder une baisse de 0,46 réais du litre diesel (environ 0,14 euro), un tarif gelé pendant 60 jours. Une fois les 60 jours passés, les prix ne seront réajustés que de façon mensuelle et non plus quotidienne comme auparavant, une des raisons pour lesquelles la grève avait éclaté, à cause d'une hausse récente des prix liée à l'augmentation du cours du brut. Il a également cédé sur quatre autres revendications, notamment la suppression de certains péages pour les chauffeurs de poids lourds.
Un coût de 2,3 milliards d'euros. La grève des routiers a affecté l'ensemble des secteurs d'activité de ce pays qui sort à peine d'une récession historique et où 60% du transport de marchandises s'effectue par la route. Rien que sur les cinq premiers jours de mobilisation des routiers, cette grève a déjà coûté plus de 10 milliards de réais (2,3 milliards d'euros) à l'économie brésilienne, selon le journal Folhade S. Paulo, qui a compilé des estimations des principaux secteurs d'activité.