Brexit : "Je regrette que nous nous séparions, c'est un affaiblissement", déplore Barnier

Michel Barnier 1280
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Invité d'Europe 1, le négociateur en chef du Brexit estime que la relation future avec le Royaume-Uni sera complexe à mettre en place.
INTERVIEW

Un pied dedans, un pied dehors. Le 29 mars 2019, le Royaume-Uni quittera l'Union européenne au terme de la période légale de deux ans, inscrite dans le traité de Lisbonne, et nécessaire à la négociation du Brexit. Néanmoins, Bruxelles a proposé la mise en place d'une période transitoire supplémentaire, courant jusqu'au 31 décembre 2020. "Ce qui a été demandé par madame May, et accepté par les dirigeants européens, c'est une période de transition, courte. C'est une période d'un an et demi de plus pendant laquelle on maintiendra le statu quo économique pour se donner le temps de négocier la relation future avec le Royaume-Uni", détaille jeudi, au micro d'Europe 1, Michel Barnier, le négociateur en chef du Brexit pour Bruxelles.

Un avenir incertain. "Les Britanniques veulent diverger. Que devient cette divergence ? Est-ce qu'elle devient un outil de dumping contre nos droits sociaux, contre les droits des consommateurs, contre les droits de l'environnement, contre les règles du jeu fiscal ? Si c'est ça, alors il y a beaucoup de craintes à avoir pour établir une relation future", relève le responsable. "Je regrette que nous nous séparions, c'est un affaiblissement", lâche-t-il.

Reconstruire une administration qui n'existe plus. La période transitoire, "c'est le temps qu'il faut pour l'administration britannique de se préparer, d'éviter le désordre aux frontières, et de recréer des services administratifs qui n'existent plus", explique Michel Barnier. Durant ces dix-huit mois, les Britanniques pourront encore bénéficier du marché unique et de l'union douanière européenne, "mais ils ne participeront plus aux institutions. Ils bénéficieront des avantages du marché unique et de toutes les politiques communes, mais ils y contribueront aussi", tient a préciser le négociateur.

"Il vaut mieux être ensemble". Un an et demi après le référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne, Michel Barnier ne cache pas son amertume face au choix des Britanniques. "Je continue à penser comme patriote et Européen que dans le monde d’aujourd’hui, pour maîtriser la spéculation mondiale, se protéger de la mondialisation dans tous ses excès, se protéger du changement climatique, pour lutter contre le terrorisme et la sécurité du continent, il vaut mieux être ensemble que chacun chez soi ou que chacun pour soi", conclut-il.

>>> Retrouvez ci-dessous l'intégralité de l'interview de Michel Barnier par Patrick Cohen :