"Je n’étais pas d’accord avec la tenue du référendum, je ne pense pas que c’était nécessaire", a déclaré Tony Blair, invité exceptionnel jeudi de la matinale d'Europe 1, à propos de la consultation de juin sur le Brexit.
Un futur incertain. Si l'ancien Premier ministre du Royaume-Uni (1997-2007) a estimé que, pour l'heure, une annulation du Brexit n'était "pas probable", il a néanmoins souligné que "le débat continu[ait]," indiquant à propos d'un éventuel maintien au sein de l'UE : "Je crois que c’est possible". Les Britanniques peuvent-ils encore changer d'avis ? "Oui, nous avons le droit", répond le travailliste.
Une colère générale. L'ancien responsable politique a également tenu a souligner que le résultat du scrutin était aussi la conséquence d'un mécontentement qui dépassait largement les frontières de son pays : "Partout en Europe il y a une réaction contre l’autorité, contre la mondialisation. Il y aussi la question des migrations", a-t-il détaillé.
"C’est comme un échange de maison". Theresa May, ancienne ministre de l’Intérieur de David Cameron, a succédé à ce dernier au 10 Downing Street pour engager la sortie du Royaume-Uni de l'Union. Elle a néanmoins précisé qu'elle n'engagerait pas les négociations du retrait avant 2017, au grand dam des instances européennes qui invitent Londres à agir au plus vite. "Il y a de la confusion, parce qu’on ne sait pas encore les termes du Brexit", a commenté Tony Blair. "Nous avons fait quelque chose d'un peu bizarre avec le Brexit, c’est comme un échange de maison, nous sommes d’accord mais nous n’avons pas vu l’autre maison. On ne connaît pas les coûts et les conséquences".
Premières conséquences. Tony Blair a rappelé que les négociations pourraient être longues et fastidieuses : "On a une période avant de lancer le processus, l’article 50, et je crois que ça peut durer un ans, en tous cas des mois", a-t-il déclaré, relevant également les premières conséquences de cette sortie : "La livre sterling s’effondre, on a perdu 15 % […] Mais il y aura aussi des problèmes avec les investissements", a-t-il déploré.