Les deux militaire tués vendredi effectuaient une opération de contrôle classique près de la frontière algérienne. 1:13
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Thierry Dagiral avec AFP
Un blindé de l'opération Barkhane a été détruit samedi matin par un engin explosif, dans la région de Tessalit, près de la frontière algérienne. Deux militaires français, un brigadier-chef de première classe et un hussard parachutiste de première classe, appartenant tous deux au 1er régiment de hussards parachutistes de Tarbes, ont été tués. Un troisième soldat demeure dans un état critique.

Deux soldats Français ont été tués samedi lors d'une opération au nord du Mali. Un troisième soldat est blessé. Les deux victimes appartenaient au 1er régiment de hussards parachutistes de Tarbes. Ce drame porte à 45 le nombre de soldats français morts au combat dans les opérations Serval puis Barkhane, qui comptent quelque 5.000 militaires.

Comment ces soldats ont-ils été tués ?

Un communiqué de la présidence française a annoncé "la mort de deux militaires français, le brigadier-chef de première classe S.T. et le hussard parachutiste de première classe Arnaud Volpe, après la destruction de leur véhicule blindé par un engin explosif improvisé (...) lors d'une opération" lors d’une opération de contrôle assez classique, dans la région de Tessalit, près de la frontière algérienne. "Le président de la République salue à nouveau le courage et la détermination des militaires français déployés au Sahel, aux côtés de leurs frères d'armes des nombreux pays engagés solidairement dans cette difficile mission", ajoute l'Elysée.

"Les trois membres du véhicule ont été très gravement blessés et immédiatement pris en charge", a précisé peu après l'état-major des armées françaises. Deux ont succombé à leurs blessures, et "l'état de leur camarade est stable, mais son pronostic vital demeure réservé".

Quelles conséquences pour les forces françaises au Mali ?

C’est un nouveau coup dur pour l’armée française, dont le dernier décès remonte au 23 juillet. En novembre 2019, la France avait perdu 13 soldats dans un accident entre deux hélicoptères en opération au Mali.

Ces derniers mois, l'armée française et celles des pays africains du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) ont multiplié les offensives, en particulier dans la zone dite des "trois frontières" entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Elles ont revendiqué la "neutralisation" de plusieurs dizaines de djihadistes, dont l'émir d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), l'Algérien Abdelmalek Droukdal, en juin. A quelques rares exceptions près, l'armée française ne précise jamais si elle a tué ou arrêté des combattants djihadistes, préférant le terme générique de "neutralisation".

Pourquoi la situation politique sur place inquiète la France ?

La mort de ces deux soldats intervient dans un contexte particulier, alors que des militaires maliens ont pris le pouvoir mi-août, renversant le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, qui était au pouvoir depuis sept ans instaurant une junte. Emmanuel Macron appelle « à la mise ne place, sans délai d’une transition politique civile au Mali, condition sine qua non d’une lutte efficace contre les terroristes. »

Ce putsch pose une grande difficulté au moment où on arrive à des résultats", reconnaissait récemment un haut responsable militaire français.  "C'est un peu décourageant", admettait-il. "Il ne faut pas perdre ce qu'on a gagné en termes de sécurité et trouver vite une solution politique. Si on n'arrive pas à maintenir le tempo sécuritaire, c'est un retour en arrière. La junte en est d'accord". L'armée française assure cependant que les opérations sur le terrain et la coopération entre "Barkhane" et les forces maliennes n'ont pour l'heure pas été impactées par le coup d'Etat.