Le président conservateur polonais Andrzej Duda a opposé mardi son véto à l'amendement prolongant jusqu'en 2020 le protocole de Kyoto, destiné à lutter contre les gaz à effet de serre.
"Des coûts sociaux". Le chef de l'État a refusé la ratification de l'accord international de Doha, qui "imposait à la Pologne des engagements légaux concernant les émissions de gaz à effet de serre", a indiqué la présidence dans un communiqué. Selon Andrzej Duda, cet accord "influe sur le fonctionnement de l'économie et génère des coûts sociaux", si bien que son acceptation aurait dû être précédée d'une analyse détaillée, ce qui n'a pas été cas lors de travaux parlementaires, puisque "ses effets ont pas été suffisamment bien explicités".
Un "mauvais signal" avant la COP 21. Ce véto "est un mauvais signal avant le sommet sur le climat COP21 à Paris", a déclaré l'organisation écologiste Greenpeace. Le protocole de Kyoto, adopté en 1997 et entré en vigueur en 2005, contraignait les pays développés à une baisse moyenne de 5% de leurs émissions durant la période 2008-2012, par rapport à 1990. Son fonctionnement a été prolongé par l'accord de Doha, qui engage l'Union européenne, l'Australie et une dizaine d'autres pays industrialisés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) d'ici 2020.
La Pologne, bénéficiaire de larges quotas de CO2 du fait de son statut de pays en développement, pouvait ainsi revendre ses "droits à polluer".