C'est un procès historique qui s'est tenu à Bogota. 32 anciens paramilitaires ont été condamnés, samedi dernier, à huit ans de prison. Selon le parquet, "le jugement a permis de résoudre 250 homicides, 324 cas de disparitions, 213 déplacements forcés, 173 recrutements illégaux et 14 cas de violences de genre".
Un conflit à l'échelle nationale. Ces 32 ex-paramilitaires appartenaient aux Autodéfenses unies de Colombie (AUC), un mouvement d'extrême droite crée pour combattre les guérilleros de gauches. Les AUC ont été dissoutes en 2006 à la suite d'un pacte conclu avec le gouvernement de l'ex-président Alvaro Uribe, dans lequel était prévu une réduction de peine en faveur des paramilitaires qui acceptaient de se démobiliser, de confesser leurs crimes et de dédommager les victimes. Ce conflit, qui a impliqué guérillas, paramilitaires et forces de l'ordre, a fait plus de 260.000 morts, 60.000 disparus et 7,1 millions de déplacés.
Un jugement salué. Avec cette décision, la justice colombienne reconnaît 4.260 victimes directes et indirectes des AUC. Le ministère public a salué "le respect du droit fondamental à la justice pour les victimes du conflit armé colombien".
Un pas de plus vers la paix.Après plus de 50 ans de conflit armé, le gouvernement colombien a donc fait un pas de plus vers l'apaisement, après son accord de paix avec les Farc en novembre dernier, et un premier cessez-le-feu avec la dernière guérilla active, l'Armée de libération nationale (ELN).