COP28 : en parallèle de l'accord «historique», l'Opep annonce un nouveau record de la demande de pétrole en 2024

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Louise Sallé // Crédit photo : Union Europeenne / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Ce mercredi 13 décembre et pour la première fois, les pays membres de l'ONU ont approuvé une transition vers des énergies autres que celles fossiles. Toutefois, beaucoup s'interrogent sur la qualité du texte puisque l'Opep a annoncé un nouveau record de la demande de pétrole pour l'année prochaine.

L'accord conclu lors de la COP28 va-t-il retomber comme un soufflet ? C'est ce que de nombreux experts craignent après l'annonce de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui a estimé, dans son rapport mensuel publié ce mercredi 13 décembre, que la planète va consommer 104,36 millions de barils de pétrole en moyenne par jour en 2024, contre 102,11 cette année. Un nouveau record qui interroge sur la volonté des pays de l'ONU à réellement vouloir faire leur transition des énergies fossiles aux énergies renouvelables.

L'Opep avait mis la pression sur l'ONU durant le sommet

Pour rappel, cet accord signé ce mercredi à Dubaï, aux Émirats Arabes unis, n'empêche ni la production ni la consommation de pétrole, et n'impose aucun échéancier pour en sortir. De fait, cette augmentation de la demande en pétrole apparaît prévisible, d'autant qu'elle ne cesse de croître d'année en année.

Mais l'Opep, qui avait senti le vent tourner en sa défaveur, avait envoyé une lettre la semaine dernière demandant aux pays membres de rejeter tout texte qui ciblerait les énergies fossiles. Une tentative d'influence qui a échoué, mais qui se ressent tout de même dans la formulation du texte final, qui reste peu contraignant sur la production et consommation d'énergies fossiles telles que le pétrole, le charbon ou encore le gaz.

"Qu'il y ait une mention explicite de cet enjeu de sortie des énergies fossiles, c'est une avancée qui a donné lieu à une contre-réaction très violente de l'Opep, dont le courrier me semblait presque relever du canular quand je l'ai lu", a réagi Valérie Masson-Delmotte, climatologue et ancienne présidente du Giec. "On sentait vraiment une levée de boucliers très forte. Mais dans le texte tel qu'il est écrit, il y a aussi un certain nombre de points faibles qui, finalement, affaiblissent la portée de cette mention, notamment l'absence de calendrier quantitatif et précis", poursuit-elle.

Parmi les éléments inscrits par les pays membres de l'ONU, le rôle joué par le gaz pour assurer la sécurité énergétique des pays en développement est ainsi reconnu. Laurent Fabius, président de la COP21 à Paris en 2015, a salué "un accord majeur, mais à renforcer rapidement".