Des voitures bloquées mais des piétons en liberté : à la frontière italienne, la gestion du coronavirus laisse perplexe

Avec leurs maques, les militaires et policiers sont très visibles à la frontière. 1:36
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Frédéric Michel (depuis Menton), édité par Ugo Pascolo
Même si l'Italie est sous cloche depuis lundi soir, la frontière franco-italienne est loin d'être fermée. Illustration au poste frontière de Menton, où certains Français sont même parvenus à aller acheter des cigarettes dans la péninsule.
REPORTAGE

L'Italie est sous cloche depuis lundi soir, et franchir la frontière avec la France relève du parcours du combattant. Alors que l'Italie compte désormais plus de 10.000 cas avérés de coronavirus et 631 morts, des contrôles sont effectués, y compris avec la France, entre Menton et Vintimille. "On nous dit que l'on peut passer à pied, mais pas en voiture. C'est n'importe quoi !", s'emporte cette Française interrogée par Europe 1, à qui on vient de refuser l'accès à l'Italie pour aller faire des achats.

Non loin de là, un couple de Français repasse tranquillement la frontière à pied après avoir été "acheter des cigarettes". "On se lave les mains, on est propres, on ne s'approche de personne et puis voilà", explique même de son côté la femme du couple, pas le moins du monde inquiète.

Des contrôles aléatoires pour entrer en France

En revanche, pour franchir la barrière en voiture, il faut avoir une bonne raison : professionnelle ou médicale, notamment. Les Italiens doivent même se procurer un laissez-passer. C'est le cas notamment de Francesca, qui travaille à Monaco. "J'ai une déclaration du ministère de l'Intérieur [italien]. On est dans une zone rouge, et je vais travailler quand même. On a peur, on préférerait rester à la maison", glisse-t-elle au volant de sa voiture coincée dans la longue file d'attente avant le poste frontière.

poste frontière

La longue file d'attente pour entrer en France. Crédit photo : Frédéric Michel / Europe 1 

"Ce matin je suis passé tranquillement, là ça bloque. Pour le boulot, c'est compliqué mais il faut le faire, parce que c'est la santé", relativise de son côté ce Français qui doit aussi attendre avant la frontière. Si les mesures officielles sont contraignantes, les contrôles restent aléatoires, même si les policiers et les militaires italiens, masque sur le nez, sont très visibles.