Corruption au Guatemala : l'ex-président Colom et le patron d'Oxfam arrêtés

Alvaro Colom crédit : JOHAN ORDONEZ / AFP - 1280
L'ancien président Alvaro Colom a été interpellé dans le cadre de soupçons de corruption © JOHAN ORDONEZ / AFP
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avec AFP , modifié à
Le président d'Oxfam International, une ONG impliquée dans plusieurs scandales, a été interpellé pour des soupçons de corruption tout comme l'ex-président du Guatemala Alvaro Colom.

L'ex-président du Guatemala Alvaro Colom (2008-2012) et son ancien ministre des Finances Juan Alberto Fuentes Knight, actuel président d'Oxfam International, ont été arrêtés mardi dans le cadre d'un scandale de corruption, a annoncé le parquet.

Oxfam dans la tourmente. À l'époque ministre des Finances du président Colom, Juan Alberto Fuentes Knight a lui aussi été interpellé, un nouveau coup dur pour l'ONG britannique qu'il préside, Oxfam International, déjà impliquée dans un scandale avec des prostituées en Haïti, qui a entraîné la démission lundi de sa directrice générale adjointe Penny Lawrence

Colom accusé de corruption. L'ancien chef d'État de 66 ans a été interpellé à son domicile, dans un quartier aisé de l'est de la capitale Guatemala, a confirmé le chef du parquet spécial contre l'impunité (FECI), Juan Francisco Sandoval. Alvaro Colom, qui avait été le premier président social-démocrate du pays depuis Jacobo Arbenz (1951-1954), est accusé de fraude et détournement de fonds dans l'achat en 2009 pour 35 millions de dollars (soit 28 millions d'euros) de plusieurs centaines d'autobus, destiné à différents quartiers de la ville.

Une facture gonflée. La même année, le parti au pouvoir, Union nationale de l'espoir (UNE), avait déposé une proposition de loi au Parlement pour exonérer d'impôts l'achat de nouveaux autobus. Selon l'accusation, la facture des bus de la capitale, pour lesquels quatre entreprises avaient été choisies par appel d'offres afin d'assurer le service de transport public pendant 25 ans, avait été gonflée.

"Je suis convaincu qu'au fond, il n'y aura rien" dans le dossier car "pour nous, tout cela est légal", a affirmé l'ancien chef d'État aux journalistes à son arrivée au palais de justice. "J'ai confiance, ce que nous avons fait était correct", a-t-il ajouté.

Déjà des précédents de malversations. Neuf des 13 membres du gouvernement Colom, qui avaient signé l'accord sur les transports publics de la capitale, ont été également arrêtés, dont ceux qui étaient en charge de l'Éducation, de la Défense, du Travail et de la Santé.

Alvaro Colom est le deuxième ex-président arrêté pour corruption, après son successeur à la tête du pays, Otto Pérez (2012-2015), arrêté en 2015 après un scandale de détournement de fonds au sein des douanes. Ce dernier attend encore de savoir la date de son procès. L'actuel président, Jimmy Morales, a quant à lui, été soupçonné de financement illégal de sa campagne, mais reste protégé par son immunité que le Parlement a refusé de lever en septembre dernier.

Le président d'Oxfam clame son innocence. Concernant la détention de Juan Alberto Fuentes Knight, un porte-parole d'Oxfam a souligné : "À notre connaissance, aucun chef d'inculpation n'a été formulé contre" lui. "Il a été entièrement transparent avec le conseil d'administration et la direction d'Oxfam concernant l'enquête, qui a démarré après sa désignation comme président" et "maintient qu'il est innocent", a-t-il expliqué.