Au moins 17 personnes ont été tuées dimanche dans les deux régions anglophones du Cameroun, en marge de la proclamation symbolique d'"indépendance" par des séparatistes vis-à-vis de la majorité francophone, selon un bilan établi lundi par Amnesty International et des sources officielles consultées par l'AFP. "Amnesty International peut confirmer qu'au moins 17 personnes ont été tuées par les forces de sécurité lors des manifestations d'hier (dimanche) dans plusieurs villes des régions anglophones du Cameroun", a indiqué l'ONG dans un communiqué. Au moins 17 civils, dont deux Nigérians, ont été tués, a-t-on confirmé de sources officielles.
Des détenus tués par leurs gardiens. Le gouverneur du Nord-Ouest, une des deux provinces anglophones, a compté onze morts dans sa seule région, dont cinq dans une tentative d'évasion dans une prison. "Nous avons globalement sur l'ensemble de la région six décès qui ont été enregistrés", a déclaré à la CRTV le gouverneur, Adolphe Lele Lafrique. À ce chiffre s'ajoute la mort de cinq détenus dans une prison de Kumbo, a-t-il ajouté. Les prisonniers "ont décidé de mettre le feu à leur prison pour faciliter leur évasion. Sur le coup de cette évasion, les gardiens de prison ont atteint quatre d'entre eux qui ont rendu l'âme sur place. L'un d'entre eux, évacué, a rendu l'âme à l'hôpital. Trois autres sont sous soins médicaux", a dit le gouverneur.
Six personnes ont en outre été tuées dimanche dans la seconde région anglophone, le Sud-Ouest, selon un premier comptage des autorités régionales. Au moins un gendarme et plusieurs civils y ont aussi été blessées. Lundi, l'AFP a eu connaissance de deux autres morts au cours des violences du week-end. Un jeune habitant de Kumba, dans la région du Sud-Ouest, a été "tué samedi par les forces de sécurité", a déclaré à l'AFP un infirmier de la ville. Le maire de la ville de Kumbo, Donatus Njong, a affirmé que les forces de l'ordre avaient"tué un citoyen" dimanche.