Depuis les attentats de Paris et de Bruxelles l’opération Frontex pour la surveillance et la protection des frontières de l’Union européenne a été considérablement renforcée. "Nous avons plus d’argent et plus de moyens", explique mardi Fabrice Leggeri, son directeur, au micro de la matinale d’Europe 1.
Des moyens supplémentaires. "Je n’avais même pas 100 millions l’année dernière. Là, j’ai 350 millions qui vont arriver. Ça n’est pas suffisant mais ça va dans le bon sens", détaille-t-il. "Nous avons actuellement 18 navires en Grèce et 17 en Italie, là où nous n’en n’avions que sept l’année dernière", pour les opérations de surveillance des côtes et de secours.
L'Italie, nouvelle porte d'entrée. Depuis début 2016, il y a eu 360.000 entrées irrégulières dans l’union, un chiffre qui "reste supérieur à ce que nous avions connu l’année dernière", explique Fabrice Leggeri. "Mais ce qui est important c’est qu’en avril, et ça se confirme en mai et juin, le flux diminue. On peut penser que cette année se présente mieux", souligne-t-il, précisant néanmoins que de nouvelles routes migratoires, notamment de la Libye vers l’Italie, sont en train de se mettre en place. 750 migrants irréguliers arrivent chaque jour en Italie contre une cinquantaine en Grèce.
Périple à travers la Méditerranée. "Les migrants sont sur des bateaux de plus en plus surchargés. Ce qui explique qu’il y ait de plus en plus de victimes ces derniers mois. Ils ont aussi de moins en moins de carburant. Ils arrivent juste à sortir des eaux territoriales libyennes. Ils font le numéro de téléphone du secours maritime, et on a le devoir humanitaire et juridique d’aller les sauver", explique Fabrice Leggeri. "On a le souci de ne pas laisser les gens se noyer, mais on doit aussi avoir le souci de ne pas alimenter le business des criminels. C’est un équilibre qui est difficile à trouver."