Deux policiers ont été tués samedi dans l'explosion d'une voiture piégée à Alexandrie, dans le nord de l'Egypte, au passage d'un convoi transportant le directeur de la sécurité de la ville, à deux jours de l'élection présidentielle. Le premier policier est mort sur le coup. Une jeune recrue au sein de la police est par la suite décédée de ses blessures, a annoncé une source à la direction de la sécurité d'Alexandrie.
"Une explosion qui a visé le convoi". Blessées, cinq personnes ont été transportées à l'hôpital militaire de la ville, a ajouté la même source. Le directeur de la sécurité d'Alexandrie, le général Mostafa el-Nemr, est en revanche indemne, ont indiqué ses services, cités par le journal d'Etat Al-Ahram. Il s'est d'ailleurs rendu sur place peu après l'attentat, selon des images diffusées par la télévision égyptienne. Cette explosion s'est produite près d'un commissariat, dans un quartier résidentiel et une rue peu fréquentée d'Alexandrie, deuxième ville du pays. Une source du journal Al-Ahram a évoqué "une explosion terroriste qui a visé le convoi".
La zone a immédiatement été bouclée par un important dispositif de sécurité et militaire. Des débris de voitures endommagées par l'explosion et des carcasses noircies jonchant la rue restent visibles. Les photos prises peu après l'explosion et circulant sur Internet montrent une épaisse fumée noire s'élevant dans la rue. L'attentat n'a pour le moment pas été revendiqué. Le procureur général Nabil Sadek a ordonné l'ouverture d'une "enquête urgente et élargie", selon la presse d'Etat.
Un contexte sanglant à deux jours des élections. Cet attentat intervient à deux jours du début de l'élection présidentielle égyptienne, au terme de laquelle le chef de l'Etat sortant, Abdel Fattah Al-Sissi, devrait être aisément réélu pour un second mandat. Abdel Fattah Al-Sissi est arrivé à la tête de l'Egypte après avoir destitué le président islamiste élu Mohamed Morsi en 2013. Il a été officiellement élu président en 2014 et a mené une répression contre l'opposition, tant islamiste que libérale.
L'Egypte a été la cible ces dernières années d'attentats meurtriers, pour la plupart revendiqués par le groupe djihadiste Etat islamique (EI). Si ces derniers attaquent particulièrement les forces de sécurité, ils n'ont pas hésite à viser des civils à plusieurs reprises.