La frite casse la baraque. La baraque à frites sera-t-elle l'un des temples de la culture belge? C'est en tout cas le vœu des autorités du plat pays, qui, toutes langues confondues, ont trouvé en la frite un beau symbole d'union nationale. Et pour cause, la communauté Wallonie-Bruxelles, francophone, et la communauté germanophone s'apprêtent mercredi à emboîter le pas à la Flandre.
L'union nationale derrière la pomme frite. La province néerlandophone a en effet inscrit depuis un an à la liste de son patrimoine immatériel l'inimitable frite belge, cuite dans la graisse de bœuf. Ensemble, les trois communautés ont décidé de porter devant l'Unesco la candidature de la pomme frite au patrimoine culturel de l'humanité. L'idée ambitieuse a d'abord germé dans l'esprit de l'union nationale des frituristes belges. Si elle peut surprendre au premier abord, rien de plus logique finalement, puisque la Belgique a déjà ouvert un musée de la frite, où l'on peut flâner dans la très sérieuse exposition temporaire La pomme de terre et la frite dans les tranchées en 14-18.
Cette annonce intervient à quelques jours du lancement de la quatrième "semaine de la frite", qui aura lieu du 1er au 7 décembre et au cours de laquelle des "cornets de frites" seront distribués gratuitement dans les friteries, (fritkots en néerlandais) et autres baraques à frites du royaume.
Le site de la semaine de la frite invite les Belges, sous le slogan "Tous ensemble pour notre frite belge!", à signer une pétition pour que leur snack préféré rejoigne les cuisines françaises et mexicaines, notamment, parmi les spécialités culinaires classées par l'Unesco, et que la frite rentre ainsi dans l'Histoire belge. Nul doute que les porteurs de la candidature vont surveiller l'avancée du dossier comme l'huile sur le feu.