Boris Johnson et Jeremy hunt 1280 1:20
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Anaïs Cordoba, édité par Romain David
La publication samedi dans la presse de câbles diplomatiques envoyés par l'ambassadeur britannique à Washington, et qui auraient dû rester secrets, a provoqué de vives réactions de la part de Donald Trump. le sujet est devenu un enjeu dans la course à la succession de Theresa May. 

Il avait qualifié le locataire de la Maison Blanche d'"instable" et d'"incompétent" dans des câbles diplomatiques envoyés à Londres. Kim Darroch, l’ambassadeur britannique aux Etats-Unis, est désormais dans le viseur de Donald Trump. Après avoir promis que ses équipes ne travailleraient plus avec lui, le président américain le décrit dans un tweet comme "un imbécile prétentieux" et "un type très stupide", taclant au passage la politique de Theresa May vis-à-vis du Brexit. "J'ai dit à Theresa May comment conclure un accord mais elle a fait à sa façon ridicule - incapable d'y parvenir. Un désastre !", écrit-il.

Ces attaques qui n’ont pas manqué de faire bondir le ministre britannique des Affaires étrangères, également candidat à la succession de Theresa May. Le prudent et policé Jeremy Hunt est sorti de ses gonds après cette dernière salve. Sur Twitter, il lâche au président américain : "Je vais parler franchement, comme le font les amis : vos commentaires sont irrespectueux envers ma Première ministre et mon pays". Le ton reste encore poli, mais provenant du chef de la diplomatie britannique, le message est virulent envers l’allié américain.

Des fuites diplomatiques qui pourraient renforcer la position des eurosceptiques

Adversaire de Boris Johnson dans la course au 10, Downing Street, Jeremy Hunt a réaffirmé son soutien à l’ambassadeur britannique un peu plus tard dans la journée, lors d’un débat télévisé. Dans la même émission, Boris Johnson a refusé de dire qu’il garderait Kim Darroch à son poste : "Je ne m’aventurerais pas à le garantir. C’est moi seul qui décidera de qui nommer à un poste aussi important et politiquement sensible qu’ambassadeur britannique à Washington."

Londres a également ouvert une enquête pour déterminer l’origine de la fuite diplomatique. Selon la presse britannique, elle pourrait provenir de membres pro-Brexit du gouvernement, espérant obtenir la nomination d’un eurosceptique à Washington.