La cour d'assises de Seine-Saint-Denis a confirmé samedi en appel la condamnation à 25 ans de réclusion criminelle de Pascal Simbikangwa, premier Rwandais à être jugé à Paris en 2014 pour sa participation au génocide des Tutsis en 1994, a-t-on appris auprès de parties civiles. Son avocat, Fabrice Epstein, a déploré "une décision bâclée qui fait honte à la justice française. C'est une déception immense", a-t-il dit, indiquant qu'il allait se pourvoir en cassation.
Il nie les faits. "C'est pour nous une grande satisfaction de voir que le combat qu'on mène depuis vingt ans porte ses fruits", a dit en revanche Alain Gauthier, du Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR). En mars 2014, Pascal Simbikangwa, ancien militaire et agent des renseignements rwandais, avait été condamné à 25 ans de prison pour génocide et complicité de crimes contre l'humanité à Kigali, avant de faire appel. Pascal Simbikangwa, paraplégique depuis un accident de la route en 1986, nie les faits qui lui sont reprochés, et se dit victime d'une "chasse aux sorcières" orchestrée par l'ancienne rébellion tutsie, désormais au pouvoir.
Déjà deux maires condamnés. La France peut juger des génocidaires rwandais présumés depuis 1996. Outre Pascal Simbikangwa, elle a condamné en juillet dernier en première instance deux anciens bourgmestres (maires) rwandais à la réclusion criminelle à perpétuité pour génocide et crimes contre l'humanité. En à peine 100 jours, d'avril à juillet 1994, quelque 800.000 personnes ont été tuées au Rwanda, des Tutsis pour la plupart mais aussi des Hutus modérés.