La Corée du Nord a renouvelé jeudi matin ses menaces contre l’île américaine de Guam. Selon l'agence officielle nord-coréenne KCNA, l'armée de Kim Jong-un aura achevé à la mi-août ses plans pour une attaque ciblée contre ce petit territoire américain perdu au milieu du Pacifique ouest. Voici cinq caractéristiques de cet îlot, essentiel pour les États-Unis d'un point de vue militaire.
Une île espagnole puis américaine. Guam, île de 550 km2 (l’équivalent d’Ibiza), a été découverte en 1521 par le navigateur portugais Magellan, puis occupée dès 1526 par l'Espagne. L'île devient colonie américaine aux termes du Traité de Paris de 1898 qui met fin à la guerre hispano-américaine. Elle sera ensuite envahie par le Japon en décembre 1941, dès le début de la guerre du Pacifique, et libérée en juillet 1944.
Une base militaire américaine très stratégique. Située dans l'océan Pacifique ouest à plus de 2.600 kilomètres à l'est des Philippines, l'île principale de l'archipel des Mariannes est un avant-poste stratégique pour les forces américaines qui comptent environ 6.000 soldats sur une base aérienne et une base navale. Guam était notamment le point de départ des bombardiers B-52 chargés d'attaquer Hanoï pendant la guerre du Vietnam (1955-1975).
Des droits limités pour les habitants. Guam a un statut de territoire non incorporé des États-Unis, comme Porto Rico. Ses 162.000 habitants, dont 40% environ sont issus de la population indigène Chamorro, sont citoyens américains, mais avec des droits limités. Ils ne peuvent pas participer aux élections américaines et le seul représentant de l'île au Congrès n'a pas le droit de vote sur les propositions de loi.
Des voix s'élèvent régulièrement pour demander un référendum d'autodétermination, rejeté par la justice fédérale américaine. Le républicain Eddie Calvo occupe depuis 2011 la fonction de gouverneur. Sur Guam, qui figure sur la liste de l'ONU des territoires non autonomes, 45.000 personnes reçoivent une aide alimentaire et bénéficient du système de santé publique américain.
Un paradis pour les touristes. L'armée américaine contribue de façon importante à l'économie locale, extrêmement dépendante du tourisme. Les plages paradisiaques, complexes hôteliers et magasins duty-free ont attiré plus de 1,5 million de visiteurs en 2016, la plupart japonais ou coréens. Le PIB par habitant s'élevait à 35.439 dollars en 2015, soit un peu moins que la France (36.527 dollars).
Une île infestée par les serpents. Si la Corée du Nord menace aujourd’hui l’île de Guam, un autre mal en menace sa biodiversité : le serpent brun agricole. Selon L’Obs, le reptile aurait été introduit "par mégarde vers la fin des années 1940 par un cargo". Si le venin de ce serpent n’est pas mortel pour l’homme, il a déjà détruit de nombreuses espèces d’oiseaux et de lézards. Il y en aurait actuellement plus de 2 millions sur ce tout petit territoire long de 48 kilomètres pour 14 de large.