L'info. Les autorités maritimes italiennes, grecques et albanaises sont parvenues à évacuer tous les passagers du ferry Norman Atlantic qui a pris feu dimanche en mer Adriatique avec 478 personnes à son bord. Une évacuation ralentie par des conditions météorologiques épouvantables, et qui aura donc duré plus de vingt-quatre heures.
Dix morts. Le bilan du drame a été revu à la hausse, lundi soir. Selon la marine italienne, dix personnes ont trouvé la mort dans l'incendie. 427 autres ont été secourues, sans précision les identités ni les nationalités des victimes. Dimanche, un passager grec, qui avait glissé en bas d'une rampe d'évacuation avec son épouse, a par ailleurs été retrouvé mort par les garde-côtes italiens, malgré des tentatives de sauvetage par hélicoptère. Sa femme a pu être transportée à Brindisi, en Italie, où les premiers rescapés sont arrivés dans la nuit de dimanche à lundi.
"Nous trouverons probablement d'autres victimes". "Une fois l'épave récupérée, nous trouverons probablement d'autres victimes", a expliqué le procureur, responsable de l'enquête sur les circonstance de l'incendie.
Par ailleurs, deux marins d'un remorqueur albanais dépêché pour venir en aide au ferry incendié au large de l'Albanie, sont décédés mardi après avoir été grièvement blessés pendant les opérations de sauvetage.
>> VOIR AUSSI - Les images du drame
Le capitaine du bateau, le commandant Argilio Giacomazzi, a attendu que tous les passagers aient été évacués pour quitter son navire. Il était resté à bord en compagnie de quatre officiers de la marine militaire.
Un feu parti du garage. Le Normal Atlantic, un ferry battant pavillon italien, propriété de la société Visemar di Navigazione, et affrété par la compagnie grecque Anek pour effectuer la liaison Patras-Ancône, avait quitté le port du Péloponnèse samedi et devait arriver à Ancône dimanche. Mais dimanche matin, alors qu'il se trouvait dans le canal d'Otrante, près de la petite île grecque d'Othoni, il a lancé un signal de détresse en raison d'un feu à bord, dans le garage.
>> LIRE AUSSI - Le Norman Atlantic était-il surchargé ?
Dix Français à bord. A bord du ferry se trouvaient 478 personnes, 422 passagers et 56 membres d'équipage, dont 268 Grecs, selon les chiffres officiels grecs. S'y trouvent également 54 Turcs, 44 Italiens, 22 Albanais, 18 Allemands, 10 Suisses, 10 Français, mais aussi des Russes, Autrichiens, Britanniques ou Hollandais.Vers 19h30 (heure de Paris), seules 165 personnes avaient été récupérées, prises en charge par d'autres bateaux ou hélitreuillées vers l'Italie.
Une enquête criminelle ouverte. Le parquet de Bari, au sud-est de l'Italie, a annoncé lundi l'ouverture d'une enquête criminelle. Le procureur a annoncé l'ouverture de cette enquête après s'être rendu auprès de la capitainerie du port de Bari, où sont arrivés lundi une cinquantaine de rescapés de cet incendie.
"Nous avons très peur, nous sommes frigorifiés". Jean-Philippe Demarc, l'un des passagers français qui se trouvait toujours à bord, a pu décrire cette situation par téléphone, au micro d'Europe 1. "Nous avons peur, très peur. Nous sommes frigorifiés, nous sommes très très fatigués", confie-t-il. "Nous nous sommes procurés une couverture et nous essayons tous de nous mettre côte à côte pour nous réchauffer", raconte le naufragé. "J'ai peur de brûler parce que j'ai horreur du feu. Le bateau a l'air de tenir, tout à l'heure il penchait dangereusement sur le côté".
Un problème détecté sur le bateau. Le ferry, construit en 2009, battant pavillon italien et affrété par la compagnie grecque Anek, avait récemment été inspecté. Selon l'armateur italien, un problème avait été détecté sur l'une des portes pare-feu, située sur le pont numéro 5, précisément à l'endroit où l'incendie se serait déclenché, a indiqué le groupe Visenti, cité par l'agence de presse italienne Ansa.