Rafale 1:31
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Stéphane Place
C’est de la base de Mont-de-Marsan, dans les Landes, que décollent les Rafale français qui surveillent le flanc est de l’espace aérien de l’Otan. Depuis le début de l'invasion militaire russe en Ukraine, des patrouilles quotidiennes ont lieu afin de surveiller l'espace aérien polonais ou encore roumain.
REPORTAGE

Dès le début des hostilités déclenchées par la Russie en Ukraine, l’armée de l’air française a mobilisé ses Rafale, déployés dans le cadre de la mission de surveillance des frontières des pays de l’Otan. Armés de leurs missiles, les pilotes de chasse décollent de la BA-118, dans les Landes. Ces patrouilles sont destinées à préserver notamment l’espace aérien polonais, ou encore roumain. Les rotations sont quotidiennes, avec à chaque fois une patrouille constituée de deux Rafale. Le correspondant d'Europe 1 s'est rendu sur place. 

"Caractériser et identifier un aéronef inconnu"

Les militaires français n'interviennent pas directement dans ce conflit, mais ils surveillent en effet de près les espaces aériens polonais et roumain. "Nourriture, eau... C'est bon", énumère l'un d'eux. Les données du vol, les prévisions météo, un sandwich qui dépasse du sac : voici les ultimes préparatifs pour ces deux pilotes de chasse très concentrés, et déjà dans leur bulle. Dans quelques minutes aux commandes de leur Rafale, ces deux militaires vont décoller de Mont-de-Marsan, puis rejoindre dans le ciel un avion ravitailleur, une citerne volante, avant de mettre le cap sur la Pologne.

Le colonel Jean-Michel Herpin dirige la base aérienne 118. "Ils sont en l'air pour pouvoir caractériser et identifier un aéronef qui serait inconnu dans le meilleur des cas, ou qui serait plutôt offensif et qui rentrerait sur le territoire de l'Otan alors qu'il n'y est pas autorisé. Ensuite, il y a tout un tas de procédures possibles en fonction de la réaction de cet avion pour le forcer à faire demi-tour ou à se poser", explique-t-il.

Une permanence nuit et jour

Les pilotes de chasse de l'escadre que commande le lieutenant-colonel Antoine Courty se relaient nuit et jour pour s'assurer qu'aucun avion russe ne pénètre dans l'espace aérien gardé par l'Otan. "Le but est de tenir une permanence aérienne sur le flanc est, donc la Pologne, la Roumanie... Nos moyens français sont couplés à des moyens d'autres pays de l'Otan, en majorité européens. Mais on peut également penser aux Etats-Unis, qui contribuent aussi à l'effort", assure-t-il.

Ces missions de surveillance représentent à chaque fois 8 à 9 heures de vol pour les pilotes.