Irak : expulsion d'une djihadiste française qui a purgé sa peine

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Didier François avec AFP , modifié à
La jeune femme de 27 ans a été condamnée à sept mois de prison pour "entrée illégale en Irak", une peine couverte par sa détention provisoire.

La Cour pénale centrale de Bagdad a remis lundi en liberté une djihadiste française qu'elle venait de condamner à sept mois de prison pour "entrée illégale en Irak", car sa peine était couverte par sa détention préventive. La Cour a aussi ordonné dans la foulée son expulsion.

Partie en Irak en octobre 2015. Mélina Boughedir, 27 ans, avait été arrêtée l'été dernier à Mossoul, l'ancien bastion djihadiste dans le nord du pays, avec ses quatre enfants, dont trois ont été rapatriés en France. Elle a affirmé en arabe au président de la cour être entrée en Irak en octobre 2015 à partir de la Syrie et que son mari, un Français dénommé Maximilien, qui était cuisinier, a été tué lors de la bataille de Mossoul. La deuxième ville d'Irak a été reprise aux djihadistes en juillet après neuf mois de combats.

Elle nie toute participation à ces combats, expliquant qu'elle n'était là-bas que pour vivre tranquillement sa foi, même si des plans très précis de la bataille de Mossoul ont été retrouvés dans son téléphone portable lors de son arrestation. Mais ce n'était pas pour son éventuelle participation à une entreprise terroriste qu'elle a été jugée en Irak. Ce volet de l'affaire sera justement instruit après son retour en France. Elle sera entendue par la DGSI dès son arrivée à l'aéroport de Roissy, et très probablement mise en examen par un juge d'instruction. D'autant plus qu'elle est parfaitement connue des services spécialisés français.

Le risque de la peine de mort. Fin janvier, les avocats de deux Françaises détenues en Irak pour avoir rejoint les rangs de l'EI et en attente de procès, dont une prénommée Melina et originaire de Seine-et-Marne (région parisienne), avaient alerté le président français Emmanuel Macron sur le fait qu'elles risquaient la peine de mort.

Quelques jours auparavant, la justice irakienne avait condamné à mort une ressortissante allemande qui avait rejoint l'EI, une première pour une femme européenne. En décembre, un Suédois d'origine irakienne avait été exécuté pour "terrorisme". Quelques dizaines de Français soupçonnés d'avoir été membres de l'EI se trouvent actuellement dans des camps ou des prisons en Irak et en Syrie avec plusieurs dizaines de mineurs, d'après une source proche du dossier.

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