Israël a annoncé mercredi le lancement d'un programme destiné à imposer à près de 40.000 migrants en situation irrégulière de choisir entre leur expulsion ou leur incarcération.
Le départ ou la prison. S'exprimant au début d'une réunion de son cabinet, le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'est félicité de la mise en place de ce projet destiné à "faire partir les migrants entrés illégalement". Ceux-ci ont jusqu'à la fin mars pour quitter Israël, faute de quoi ils seront emprisonnés pour une durée indéterminée.
Un billet d'avion et 3.000 euros. Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, 38.000 personnes sont concernées, en majorité des Erythréens et des Soudanais. Les migrants qui accepteront de partir se verront remettre un billet d'avion et près de 3.000 euros.
Inquiétude de l'ONU. Dans un communiqué, le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a exprimé son inquiétude, en rappelant notamment qu'Israël avait "des obligations légales s'agissant de la protection des réfugiés". Or, depuis que les autorités israéliennes ont pris en 2009 la responsabilité de déterminer qui entre dans cette catégorie, seuls 8 Erythréens et deux Soudanais ont obtenu le statut, a poursuivi le HCR. Deux cents ressortissants soudanais originaires du Darfour ont eux obtenu un "statut humanitaire en Israël".
Accords avec des pays tiers. Dans le cadre de son programme d'expulsion, le gouvernement israélien reconnaît tacitement que les ressortissants de ces deux pays ne peuvent retourner chez eux. Le régime érythréen a été accusé par l'ONU de crimes contre l'humanité "généralisés et systématiques". Quant au Soudan, son président Omar el-Béchir fait l'objet de mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre, contre l'humanité et génocide. Selon des ONG israéliennes soutenant les migrants, Israël a ainsi signé des accords avec des pays tiers, en l'occurrence le Rwanda et l'Ouganda, qui doivent accueillir les migrants volontaires.