Face aux pressions et à la consternation, Benjamin Netanyahou avait promis dimanche la "tolérance zéro". Les autorités israéliennes ont pour la première fois recouru mardi à l'arme de la détention administrative contre un extrémiste juif, à la suite de la mort d'un bébé palestinien brûlé vif vendredi en Cisjordanie occupée. La justice israélienne a par ailleurs ordonné mardi le maintien en garde à vue d'une figure de l'extrémisme juif tandis qu'un deuxième activiste de cette mouvance radicale a été arrêté.
Impliqué "dans des attaques terroristes survenues ces derniers temps". Le ministre de la Défense Moshé Yaalon a ordonné le placement en détention administrative, c'est-à-dire sans inculpation ni jugement pour des périodes de six mois renouvelables, de Mordehaï Mayer. Ce colon israélien a été arrêté mardi en raison de "son implication dans des activités violentes et des attaques terroristes survenues ces derniers temps", selon un communiqué ministériel. C'est la première fois depuis des années qu'une mesure de détention administrative, procédure appliquée avant tout contre des Palestiniens, est prise contre un extrémiste juif, selon la radio publique.
Le communiqué ne précise toutefois pas si Mayer est directement impliqué dans l'incendie criminel d'une maison dans un village palestinien qui a provoqué la mort d'un bébé de 18 mois et très grièvement brûlé ses parents et son frère.
Un deuxième activiste arrêté. A Nazareth (nord), un tribunal a décidé de maintenir en détention jusqu'à dimanche Meïr Ettinger, 23 ans, arrêté lundi et qui était ces dernières années l'objet d'une surveillance particulière du service de sécurité intérieure (Shin Beth) parmi les extrémistes juifs, selon les médias. En soirée, le Shin Beth a en outre annoncé l'arrestation d'un autre juif, Eviatar Slonim, "pour appartenance à une organisation extrémiste". Aucune autre précision n'a été donnée sur les soupçons pesant sur lui.
Le suspect le plus connu, Ettinger, petit-fils du rabbin Meïr Kahane -fondateur du mouvement raciste anti-Arabes Kach assassiné en 1990 à New York-, n'a pas répondu aux questions des journalistes avant sa comparution à huis clos devant le tribunal.
Depuis des années, des extrémistes juifs agressent, sous le label du "prix à payer", des Palestiniens et des Arabes israéliens et même des soldats israéliens, et vandalisent des lieux de culte musulmans ou chrétiens. Mais la mort d'Ali Dawabcheh a braqué les projecteurs sur cet extrémisme juif violent et suscité des accusations de complaisance à l'encontre des autorités israéliennes.