Le vice-Premier ministre italien, Luigi Di Maio, leader du Mouvement 5 étoiles (anti-système), a confirmé vendredi que la majorité parlementaire rejetterait le CETA, l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada, mettant ainsi en danger son existence-même.
Le CETA, un "traité scélérat", selon Di Maio. "Rapidement le CETA arrivera au Parlement pour la ratification et cette majorité le rejettera", a déclaré Luigi Di Maio, devant l'assemblée de la Coldiretti, le principal syndicat agricole italien. "Si seulement un des fonctionnaires italiens à l'étranger continue à défendre des traités scélérats comme le CETA, il sera retiré" de son poste, a-t-il ajouté.
Défendre l'économie italienne. "Être ici, pour moi, signifie revendiquer un peu de souverainisme sain. Si tu t'occupes de produits italiens sur le marché, tu cherches à les défendre. Nous devons défendre l'Italie et l'économie italienne", a souligné Luigi Di Maio, qui est aussi ministre du Développement économique et du Travail.
Le CETA, signé en octobre 2016 entre l'UE et le Canada et approuvé en février 2017 par le Parlement européen, doit être ratifié par chaque Parlement des 28 pays de l'Union européenne (UE) pour être valide, même s'il est entré depuis le 21 septembre en vigueur de manière provisoire. Pour le moment, il a été ratifié par une dizaine de pays.
Un accord trop peu protecteur pour les AOP. Le ministre italien de l'Agriculture, Gian Marco Centinaio, membre de la Ligue (extrême droite), avait annoncé le 14 juin que la majorité parlementaire "ne ratifierait pas l'accord de libre-échange avec le Canada parce qu'il ne protège qu'une petite partie de nos AOP (appellations d'origine protégée) et de nos IGP (indications géographiques protégées)". "Nous demanderons au Parlement de ne pas ratifier ce traité et d'autres similaires au CETA. Tout ceci est prévu dans le contrat de gouvernement", composé du M5S et de la Ligue, avait-il précisé dans un entretien à La Stampa.