La sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne ne se fera pas "à coûts réduits" et la facture en sera même "très salée", a averti mardi le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, devant des parlementaires belges, alors que Londres s'apprête à enclencher officiellement la procédure du "Brexit".
"La facture sera salée". "Ce sera une négociation difficile, qui prendra des années, pour nous mettre d'accord sur les modalités de sortie et pour nous mettre d'accord sur l'architecture future des relations entre le Royaume Uni et l'Union européenne", a expliqué le chef de l'exécutif européen devant les membres d'un "comité d'avis" réunissant des députés, sénateurs et députés européens belges. "Il faudra que les Britanniques sachent, et ils le savent déjà, que ce n'est pas à coûts réduits, ou à coût zéro", a ajouté l'ancien Premier ministre luxembourgeois au cours d'une intervention d'une heure dans l'hémicycle de la Chambre des représentants belge. "Les Britanniques sont tenus de respecter les engagements à la confection desquels ils ont pris part. Et donc la facture sera, pour le dire un peu vulgairement, très salée", a-t-il ajouté.
"Sans Churchill, nous ne serions pas là". Selon différentes sources européennes, Bruxelles pourrait exiger des Britanniques une "facture de sortie" de l'UE atteignant jusqu'à 60 milliards d'euros. Un montant qui correspond aux engagements déjà pris par Londres en terme de contribution au budget de l'UE. Toutefois, la Commission européenne s'est refusée jusqu'à présent à confirmer le moindre chiffre. "Il faudra que nous réglions cette affaire, non pas avec un cœur rempli d'un sentiment d'hostilité mais avec le savoir que le continent doit beaucoup au Royaume-Uni. Sans Churchill, nous ne serions pas là, et donc il ne faut pas l'oublier. Mais il ne faut pas non plus être naïf", a poursuivi Jean-Claude Juncker.
S'il s'est dit "attristé" de voir "un vrai acteur européen" quitter le "cénacle de l'Union européenne", Jean-Claude Juncker a aussi souligné devant les élus belges que "le Brexit, c'est une crise qui nous concerne tous". "Dans beaucoup de pays, on considère que cette affaire est réglée. Elle ne l'est pas", a-t-il souligné.