Le gouvernement du président sud-soudanais Salva Kiir se sert de la faim comme arme de guerre contre certaines populations civiles, en bloquant une aide vitale à des régions entières du pays, lit-on dans un rapport confidentiel des Nations unies.
"Les vivres" utilisées comme "une arme de guerre". En 2016 et cette année, disent les observateurs de l'Onu, une opération militaire des troupes de Salva Kiir, dans la ville de Wau et dans les zones environnantes a visé les civils, pour des raisons ethniques, et entraîné le déplacement de plus de 100.000 habitants. "Le gouvernement, durant une bonne partie de 2017, a délibérément empêché qu'une aide alimentaire vitale parvienne à certains habitants", écrivent les observateurs de l'Onu. "Par ces actes, il se sert des vivres comme d'une arme de guerre, avec comme dessein d'infliger des souffrances aux civils que le gouvernement considère comme hostiles".
Une "insécurité alimentaire" et des morts. "La privation d'aide a provoqué une insécurité alimentaire extrême dans une large part de la population, avec comme conséquence la malnutrition, et des personnes mortes de faim, en particulier dans le secteur de Baggari et dans le comté de Wau", écrivent-ils dans un rapport présenté au comité des sanctions du Conseil de sécurité.
Une rivalité de chefs. Le Soudan du Sud a basculé dans la guerre civile à la fin 2013, deux ans après son accession à l'indépendance. Un tiers de ses 12 millions d'habitants ont été déplacés par les combats. Le conflit a pour origine la rivalité entre Salva Kiir, de l'ethnie des Dinka, et son ancien vice-président Riek Machar, de l'ethnie des Nuer, qui se trouve désormais en Afrique du Sud.