La France va aider l'Arabie saoudite à se doter d'un orchestre et d'un opéra, a annoncé lundi la ministre française de la Culture Françoise Nyssen, au moment où le royaume ultraconservateur tente une ouverture à la culture occidentale.
"Aujourd'hui a été signé un accord avec l'Opéra de Paris pour aider l'Arabie saoudite dans l'élaboration d'un orchestre national et d'un opéra", a annoncé à la presse la ministre après la signature à Paris de plusieurs accords avec son homologue saoudien Awwad al-Awwad.
Campagne de séduction. La cérémonie intervient dans le cadre de la visite officielle à Paris du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, qui est en train de mener une campagne de séduction auprès des Occidentaux pour les persuader d'accompagner la modernisation du royaume. Le prestigieux Opéra de Paris assurera "une mission d'audit des installations musicales en vue d'accompagner les Saoudiens dans la création d'un orchestre national", a précisé le ministère français de la Culture, qui n'a pas donné de précision sur la manière dont la France va contribuer à la création d'un opéra.
Accord avec la Femis. En février, l'Arabie saoudite, qui applique une version rigoriste de l'islam, a annoncé son intention d'investir 64 milliards de dollars (52 milliards d'euros) dans le divertissement avec des projets de construction de cinémas et d'un opéra. Cet opéra sera construit à Jeddah, grande ville de l'ouest saoudien située en bordure de la mer Rouge. En plus de la musique, un accord a également été signé avec "la Femis (École nationale supérieure des métiers de l'image et du son) pour la formation de jeunes professionnels du cinéma, et avec l'Institut national de l'audiovisuel, (Ina) pour la numérisation de leurs archives", a précisé la ministre de la culture.
Coopération élargie. François Nyssen a expliqué que ces premiers actes de coopération pourraient être élargis, indiquant avoir discuté "de l'importance de la traduction des livres dans les deux sens, de l'arabe vers le français et le français vers l'arabe". Son homologue saoudien s'est dit "très heureux" de ces accords. "Je ne peux penser à un meilleur moment pour la coopération et la construction d'une relation culturelle avec la France, capitale de la culture et des arts", a-t-il indiqué.